Ne serions-nous pas témoins d’une révolution dans les batailles de rap, marquée par l’affrontement entre Kendrick Lamar et Drake, mais aussi par l’injection de la technologie de la deepfake et de l’IA dans leurs querelles? Cette confrontation qui semblait initialement se limiter au micro a pris une ampleur inédite, lançant un débat sur le futur de l’industrie musicale. Mais comment en sommes-nous arrivés là?
L’origine de cette dispute remonte à des années, voyant une nouvelle escalade l’année dernière lorsque J. Cole a tenté de placer Lamar et Drake parmi les trois grands du rap. Lamar a rapidement répliqué par une attaque directe, rallumant les braises d’une rivalité latente. Doit-on voir dans sa réponse rapide l’influence des réseaux sociaux et de la technologie sur le rap actuel?
« La rivalité entre Kendrick Lamar et Drake soulève des questions sur l’utilisation de l’IA et de la technologie dans la musique. »
Dans un tournant crucial, Drake a innové – ou transgressé selon certains – en utilisant des vocaux AI de Tupac sans autorisation, provoquant un tollé et menaçant de poursuite judiciaire. Cet épisode marque-t-il un tournant dans l’approche des artistes vis-à-vis de la technologie, équilibrant entre l’hommage et l’outrage? Et quel impact cette innovation a-t-elle sur le droit d’auteur et le consentement dans l’univers musical?
La rapidité de réponse de Lamar à Drake, aidée par les technologies actuelles, témoigne d’une évolution significative par rapport aux rivalités du passé. Cela souligne-t-il une transformation dans la narration des conflits artistiques, où chaque sortie musicale, chaque tweet peut devenir une arme en temps réel?
Au-delà de cette dispute, le débat s’est élargi au rôle de l’IA dans la création musicale, partageant l’industrie entre les innovateurs et les puristes. Des artistes comme Yacht et Grimes ont embrassé cette technologie, tandis que des figures telles que Beyoncé et Drake soulèvent des questions éthiques et esthétiques. L’utilisation de l’IA va-t-elle enrichir l’art musical ou y insérer une couche d’artifice indésirable?
Le cas de Drake utilisant l’IA pour emuler Tupac sans consentement souligne une question de morale et de droits. Cela ouvre-t-il la porte à un nouveau monde de possibilités artistiques ou franchit-il une ligne rouge, bafouant le respect dû aux artistes disparus et à leur héritage?
La bataille entre Lamar et Drake, enrichie par l’IA, révèle une dualité dans l’approche de la musique : entre l’aspiration à l’innovation technologique et la fidélité à la création pure et originale. Est-ce annonciateur d’un futur où la musique sera de plus en plus co-créée avec des intelligences artificielles, voire par elles?
Cette rivalité illustre une époque où les limites entre technologie, droit, et création artistique sont de plus en plus floues. Dans ce contexte, peut-on vraiment dire que l’art provient encore de l’humain ou assistons-nous à la naissance d’une nouvelle forme d’expression, mélange indissociable de l’humain et de l’AI?
Source : Techcrunch
