Est-ce que les fondateurs ayant une expérience opérationnelle ont un avantage évident dans le monde des startups ? La question mérite d’être posée. Plusieurs études montrent que le manque d’expertise chez les fondateurs contribue souvent à l’échec des investissements en capital-risque.
Mais qu’en est-il des VCs opérateurs, ces anciens fondateurs de startups qui se reconvertissent en investisseurs ? Il n’existe pas de preuve définitive que les VCs opérateurs soient de meilleurs investisseurs, mais des recherches récentes indiquent qu’ils sont plus efficaces pour soutenir des entreprises par rapport aux investisseurs traditionnels.
Les VCs opérateurs sont bien ancrés dans la Silicon Valley, mais leur présence en Europe et en Afrique reste limitée : seulement 8% des firmes de VC dans ces régions sont dirigées par d’anciens opérateurs, contre près de la moitié aux États-Unis. OpenseedVC tente de changer cette dynamique avec un nouveau fonds dans ces régions.
OpenseedVC veut investir tôt dans les startups des opérateurs expérimentés.
OpenseedVC se positionne comme le premier à investir dans les startups créées par des opérateurs en Europe et en Afrique avec un fonds de 10 millions de dollars en phase initiale. Maria Rotilu, la fondatrice, a déclaré que la collecte de fonds est toujours en cours et qu’ils espèrent atteindre la fermeture finale dans l’année qui vient.
Rotilu explique qu’OpenseedVC ne se limite pas à fournir du capital, mais également du soutien à travers une communauté de plus de 50 opérateurs expérimentés. Elle met l’accent sur l’importance de l’expertise technique dès le début et insiste sur le fait que l’expérience pratique est optimisée dans les domaines de l’ingénierie logicielle, le produit, le go-to-market et la gestion des talents.
La majorité des membres du réseau d’opérateurs d’OpenseedVC sont des personnes avec qui Rotilu a travaillé ou a été recommandée. Parmi ces investisseurs, on trouve également des fondateurs, des professionnels et des individus fortunés d’Afrique, d’Europe et des États-Unis.
OpenseedVC cible au moins 60 startups sur les cinq prochaines années, avec un processus de candidature ouvert permettant aux fondateurs de postuler directement. Les domaines d’investissement incluent le futur du commerce, le futur du travail et la santé numérique. Jusqu’à présent, le fonds a réalisé deux investissements : un logiciel de résolution de litiges pour les fournisseurs basé au Royaume-Uni et Intron, un modèle de transcription pour les accents sous-représentés en Afrique.
Maria Rotilu, avant de lancer son fonds, a occupé divers postes opérationnels chez Uber et Branch au Nigeria, et a ensuite poursuivi un MBA à Oxford, où elle était directrice générale du Oxford Seed Fund. Son expérience en tant qu’opératrice et investisseuse à travers plusieurs régions l’a motivée à se concentrer sur l’Afrique, un marché qu’elle connaît bien.
Le nombre croissant de fonds de VC dirigés par des femmes est une tendance encourageante. Ceci pourrait-il signaler une augmentation des financements pour les startups dirigées par des femmes ? OpenseedVC applique une politique de diversité et vise un portefeuille diversifié géographiquement, industriellement et en termes de genre. Rotilu espère atteindre un équilibre 50/50 dans les équipes de co-fondateurs.
Alors, est-ce que les VCs opérateurs vont réinventer la dynamique du capital-risque en Europe et en Afrique ?
Source : Techcrunch