À quel point l’intervention de l’État peut-elle modifier les rémunérations dans l’économie des plateformes ?
C’est la question qui se pose en voyant l’accord récemment conclu entre l’État du Minnesota et les géants du covoiturage, Uber et Lyft. Dès le 1er janvier 2025, les chauffeurs de ces compagnies bénéficieront d’un salaire minimum de 1,28 $ par mile et de 0,31 $ par minute. Mais est-ce suffisant ? Et surtout, qui en décidera pour l’avenir ?
Avec ce nouveau projet de loi, le gouverneur Tim Walz, qui a manifesté publiquement son soutien, semble avoir trouvé un compromis après des mois de négociations. Malgré cela, des questions demeurent sur les impacts pour les chauffeurs, les entreprises et les utilisateurs finaux. Est-ce réellement une victoire pour tous les partis impliqués ? Ou bien est-ce le début de nouveaux débats enflammés ?
Les chauffeurs d’Uber et Lyft du Minnesota recevront une augmentation de leur salaire grâce à une nouvelle loi.
Josh Gold, directeur des politiques publiques chez Uber, a exprimé sa satisfaction de voir l’entreprise continuer à opérer dans le Minnesota. Mais il avertit également que les taux imposés restent trop élevés à son goût. Cela laisse-t-il présager une hausse non négligeable des tarifs pour les passagers, et une baisse concomitante de la demande ?
La question des coûts pour les passagers n’est pas nouvelle. En effet, lorsque des villes comme New York imposent des obligations similaires, comme la contribution au Black Car Fund, la taxe de 2.75% par trajet retombe directement sur les consommateurs. Est-ce un modèle aussi viable pour le Minnesota ?
En mai dernier, le gouverneur Walz avait opposé son veto à une version antérieure du projet de loi, citant les risques d’augmentations tarifaires importantes pour les utilisateurs. L’inquiétude est donc présente, mais y a-t-il des alternatives réalistes ?
Les critiques locales ne se sont pas fait attendre. La ville de Minneapolis, épicentre des courses de taxi et covoiturage dans l’État, a vu son conseil municipal voter une ordonnance garantissant des rémunérations encore plus élevées que celles de la loi actuelle. Une décision vivement opposée par Uber et Lyft, qui menacent désormais de quitter la ville.
Ce débat reflète une tendance nationale. La Californie, avec sa Proposition 22 redéfinissant le statut des chauffeurs, entraîne également des répercussions. Que ce soit dans le Minnesota, la Californie, ou ailleurs, quelles seront les décisions qui impacteront durablement les acteurs du covoiturage ?
Source : Techcrunch