« La science est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber! » pourrait dire Forrest Gump s’il était un passionné de biotech. Et de la même façon, une découverte surprenante vient de ressurgir des années 70, quand le papier et le champignon ne faisaient encore qu’un… ou presque.
Revenons donc à notre époque. La startup biotech finlandaise, Enifer, a récemment décidé de réveiller des années de poussière un produit bien curieux : une protéine à base de champignon monocellulaire nommée Pekilo. Et qui aurait cru que ce vieux secret de fabrication appartenait jadis aux ingénieurs de l’industrie du papier ? Ce n’était certes pas destiné à finir dans nos assiettes, mais plutôt à purifier les eaux usées des usines. D’accord, ce n’est pas tout à fait pareil.
Après avoir constaté que les déchets industriels de papier laissaient proliférer des champignons pendant le week-end (ah, ces moments eureka en blouse blanche !), les ingénieurs ont imaginé utiliser la fermentation pour transformer cette curiosité en une vraie production. Malheureusement, comme toute bonne histoire a sa chute, les années 90 ont vu l’incinération des déchets remporter la bataille, reléguant Pekilo aux oubliettes. Littéralement. La société qui portait ce projet a même fait faillite.
Peut-être que la grande trilogie de Tolkien aurait dû inclure des champignons de labo après tout.
Mais heureusement pour nous, un R&D director à la retraite, ancien employé de la firme laitière Valio, se souvenait de cet étrange projet. Cette étincelle de mémoire a conduit les recherches qui ont permis à Enifer de réhabiliter Pekilo, cette fois pour notre propre consommation et plus seulement pour nourrir les animaux.
L’équipe d’Enifer s’est alors lancée dans une quête digne des meilleurs polars, creusant les vieux annuaires et documents oubliés pour reconstituer les morceaux manquants du savoir. Leur persévérance a porté ses fruits puisqu’Enifer vient de boucler une levée de fonds de 33 millions d’euros pour construire son usine à Kirkkonummi, au bord de la mer finlandaise – le lieu idéal pour refroidir leurs cuves de fermentation hyperactives.
Cette usine sera la première à produire commercialement un ingrédient de mycoprotéine à partir de déchets de l’industrie alimentaire, offrant ainsi une solution durable en transformant des déchets en protéine de qualité supérieure. Le pari semble aussi solide qu’un tronc d’arbre – après tout, il a déjà passé l’épreuve du temps une fois.
Enifer espère mettre ses produits Pekilo sur le marché dès qu’ils auront l’autorisation pour les transformer en aliment humain, avec des applications imaginatives allant des gâteaux au chocolat aux fromages. Des collaborations sont également envisagées pour retourner aux racines de Pekilo en pensant à l’alimentation animale. Comme quoi, dans l’univers de l’alimentation, tout se transforme !
Et s’ils réussissent, préparez-vous à voir la mycoprotéine Pekilo faire une entrée fracassante sur le marché, prête à grignoter des parts de marché à ses concurrents. Alors, la prochaine fois que vous mangez un burger veggie ou un yaourt, souvenez-vous, ce pourrait être le retour d’une vieille recette qui fait un comeback digne d’Hollywood.
Pekilo : Le Retour de la Synapse Protéinée
protein fungus
Source : Techcrunch