Comment traçons-nous les lignes éthiques dans le développement de l’intelligence artificielle ? Quelle est la place des femmes dans cette révolution technologique ?
Pour mettre en avant les femmes universitaires et autres professionnelles influentes du secteur de l’IA, TechCrunch publie une série d’interviews centrées sur des femmes remarquables qui ont contribué à cette révolution. Alors que l’essor de l’IA se poursuit, ces articles mettent en lumière des travaux essentiels mais souvent non reconnus. Mais quels sont les défis auxquels doivent faire face ces pionnières de la technologie intelligente ?
Sarah Myers West, directrice générale de l’AI Now Institute, a émergé en tant que figure incontournable dans l’étude des implications sociales de l’IA et la recherche politique qui s’intéresse à la concentration du pouvoir dans l’industrie technologique. Ancienne conseillère principale sur l’IA à la Commission fédérale du commerce des États-Unis et chercheuse associée à l’Université de Northeastern, elle a un parcours riche et diversifié. Pourquoi s’est-elle tournée vers l’IA ? Quelles étaient les dynamiques politiques qu’elle observait ?
La réponse a plus à voir avec la politique publique et la commercialisation qu’avec la technologie elle-même.
West a longuement réfléchi à la question suivante : « Pourquoi restons-nous enfermés dans cette vision dystopique du futur ? » À son avis, la réponse réside non pas dans la technologie en soi mais dans les politiques publiques et la commercialisation. En examinant cette dynamique, elle a pris des mesures pour que l’infrastructure de nos vies quotidiennes serve les besoins du public plutôt que ceux des entreprises technologiques. Mais comment protéger effectivement les intérêts publics face à cette marée montante de l’IA ?
Dans son travail avec la FTC, West a utilisé ses compétences en méthodes de recherche pour s’engager dans le travail d’enquête, obtenant des résultats tangibles. Elle a pris plaisir à ce rôle, notamment pour contrer les comportements anti-concurrence des grandes entreprises technologiques. Quel impact ces actions ont-elles eu sur le public ? Comment les résultats de ces enquêtes ont-ils influencé la régulation de l’IA aujourd’hui ?
Bien que l’intelligence artificielle soit omniprésente, son utilisation dans des contextes sensibles comme les hôpitaux ou les écoles demeure problématique quant à la validation et aux tests nécessaires. Les erreurs technologiques sont particulièrement préjudiciables pour les communautés déjà discriminées. Pourquoi n’imposons-nous pas des normes plus rigoureuses alors que la technologie s’infiltre dans nos vies ? L’utilisation de l’IA par des institutions puissantes pour justifier leurs actions pose également des questions éthiques pressantes. Comment pouvons-nous changer cette « culture technologique » qui considère certaines décisions comme « objectives » simplement parce qu’elles impliquent l’IA ?
Enfin, la question essentielle : Pourquoi construire l’IA en premier lieu ? Pour Sarah West, il ne s’agit pas seulement de construire « mieux » mais parfois de ne pas construire du tout. L’usage final détermine la nécessité et l’éthique du développement de ces technologies. Aurons-nous le courage de poser ces questions difficiles avant de plonger tête baissée dans l’innovation ?
Source : Techcrunch