Les régulations pour l’intelligence artificielle sont-elles vraiment nécessaires ? C’est une question brûlante, récemment soulevée par Garry Tan, président et PDG de Y Combinator, lors de son passage au Club Économique de Washington, D.C.
En conversation avec Teresa Carlson, membre du conseil d’administration de General Catalyst, Tan a souligné qu’il n’y avait « pas de meilleur moment pour travailler dans la technologie qu’en ce moment. » Mais que signifient ces mots dans une époque où l’IA progresse à pas de géant et où les débats sur la réglementation s’intensifient ?
Tan a montré son soutien aux tentatives de l’Institut National des Standards et de la Technologie (NIST) pour créer un cadre de gestion des risques liés à la GénAI, tout en applaudissant certaines parties de l’Ordonnance Exécutive de l’administration Biden sur une IA sûre, sécurisée et digne de confiance.
Regulation is likely necessary for artificial intelligence.
Mais cette question de la réglementation ne fait pas l’unanimité dans la Silicon Valley. Tan, comme bon nombre de ses pairs, s’inquiète de certains projets législatifs en Californie. Par exemple, le projet de loi proposé par le sénateur Scott Wiener, qui permettrait au procureur général de poursuivre les entreprises d’IA en cas de préjudice causé par leurs produits, suscite de vives inquiétudes.
Tan fait aussi appel à la réflexion d’experts comme Ian Hogarth au Royaume-Uni, mettant en garde contre une concentration excessive du pouvoir tout en préservant l’innovation. Mais est-il possible de trouver cet équilibre délicat sans compromettre ni la sécurité ni la créativité ?
Au-delà des débats politiques, un autre point crucial souligné par Tan concerne les décisions internes de Y Combinator. Selon lui, l’entreprise refuse de financer les startups dont la mission ou les produits pourraient nuire à la société. Cela incite à se demander : est-ce que tous les incubateurs de startups partagent cette éthique stricte ?
En attendant, des controverses émergent, comme celle impliquant OpenAI et son usage controversé de voix simulées de célébrités, ou encore la création par Meta d’un conseil consultatif entièrement composé d’hommes blancs. Ces incidents remettent en question l’éthique des géants technologiques.
Avec des enjeux aussi élevés, la question finale demeure : comment naviguer entre l’innovation technologique et la responsabilité sociale sans étouffer l’un au profit de l’autre ?
Source : Techcrunch