“Qui aurait cru qu’un tweet anodin pourrait mener à une révolution vaccinale?”
Des études récemment publiées dans la revue Science révèlent que la désinformation sur les réseaux sociaux a le pouvoir de modifier les opinions, et que cette désinformation proviendrait majoritairement d’un petit groupe de « superpartageurs, » principalement des femmes républicaines plus âgées.
Les chercheurs de MIT, de l’Université Ben-Gourion, de Cambridge et de Northeastern ont mené deux études indépendantes mais complémentaires. La première, dirigée par Jennifer Allen du MIT, montre que l’exposition à la désinformation sur les vaccins en 2021 et 2022 réduit l’intention de se faire vacciner.
En analysant les articles marqués comme de la désinformation par les modérateurs, l’étude révèle que ceux-ci ont un impact plus important sur l’hésitation vaccinale que les contenus non signalés. Le hic ? Le volume de désinformation non marquée dépasse de loin celui des contenus signalés. Des articles comme celui du Chicago Tribune sur un médecin mort après avoir reçu le vaccin (sans preuve de lien) ont atteint un public bien plus large que les contenus signalés.
« La vérité, c’est que les fausses informations déguisées sont les plus dangereuses, car elles passent souvent sous le radar. »
Dans une deuxième étude, il a été constaté qu’environ 2 107 électeurs américains étaient responsables de la propagation de 80% des « fausses nouvelles » durant l’élection de 2020. Ces « superpartageurs », un groupe particulièrement petit mais influent, ont généré manuellement une quantité massive de retweets et de fausses informations politiques, touchant un public disproportionnément large.
Le profil type de ces superpartageurs? Principalement des femmes plus âgées, blanches et majoritairement républicaines. En moyenne, ces individus avaient 58 ans, et étaient 65% républicains. Cependant, il est important de noter que cette description ne couvre pas la totalité du phénomène.
En conclusion, ces études révèlent une vulnérabilité inquiétante des réseaux sociaux: un petit groupe peut influencer de manière disproportionnée la perception politique et sociétale. Les chercheurs rappellent que même si contenir la fausse information est crucial, il est tout aussi essentiel de surveiller et de comprendre ces « zones grises » où la désinformation subtile se cache.
Comme disait Margaret Mead: “Never doubt that a small group of thoughtful, committed, citizens can change the world. Indeed, it is the only thing that ever has.” On doute fort que c’était ce qu’elle avait en tête.
Source : Techcrunch