Docteur Who a-t-il toujours été une série révolutionnaire pour la représentation LGBTQ+?
Depuis ses débuts, la série Doctor Who a été marquée par des figures créatives clés et un public significatif provenant de la communauté queer. Tat Wood, dans son essai guide About Time 6, explique comment le mélange de science-fiction, de fantastique et de camp offrait un réconfort subtextuel pour les jeunes queers à une époque moins tolérante. Russell T. Davies a cherché à rendre cette subtextualité explicite, et « Rogue » pourrait être l’épisode de Doctor Who le plus ouvertement gay à ce jour.
Mais qui sont les auteurs derrière cet épisode révolutionnaire? Kate Herron et Briony Redman, connues pour leur travail sur des séries comme Loki, ont collaboré sur « Rogue ». Davies avait critiqué la seule reconnaissance pansexuelle de Loki, qualifiée de « geste lâche et faible ». « Rogue » est alors perçu comme une chance de rattraper cette occasion manquée en embrassant pleinement les touches modernes queer-geek. Comment cet épisode aborde-t-il ces thèmes divers?
Nous démarrons en 1813 avec une soirée qui se transforme rapidement en chasse à l’alien. Le plot est plutôt propulsé par les performances et l’atmosphère que par des mécaniques élaborées. Le Docteur et Ruby se retrouvent confrontés à Rogue, un chasseur de primes poursuivant un Childer — un alien dangereux absorbant les identités humaines. L’épisode joue sur des thèmes de séduction et de tension érotique entre les protagonistes masculins, avec des moments où l’on s’attend à ce qu’ils cèdent à leurs pulsions.
Le mélange audacieux de la culture queer et de la science-fiction renforce l’authenticité de la série.
Pendant ce temps, Ruby, plongée dans une fête à la Bridgerton, découvre que certains des invités sont aussi des Childer, là pour vivre une soirée de jeu de rôle grandeur nature. Cette trame secondaire se termine en chaos homicide, ajoutant une couche de complexité à l’intrigue. Le Docteur et Rogue unissent leurs forces pour sauver Ruby, malgré la tentation de Rogue d’incarcérer le Docteur.
Rogue finit par se sacrifier pour sauver Ruby, se condamnant lui-même à une dimension alternative. Cette décision montre une noble volonté de protéger les autres, malgré l’impossibilité pour le Docteur de le sauver. N’est-ce pas là un exemple profond de sacrifice altruiste? Et comment ces dynamiques affectent-elles l’avenir de la série?
Un bémol de cette saison abrégée de Doctor Who est le temps d’écran limité de Ncuti Gatwa, mais quand il est présent, l’alchimie avec Jonathan Groff (Rogue) est palpable. Leur interaction est à la fois crédible et touchante, plongeant plus profondément dans la thématique queer de la série.
La conclusion tragique de Rogue avec son sacrifice rappelle le tropisme de « Bury Your Gays », où des personnages queer sont souvent condamnés à des fins tragiques. Cela souligne-t-il un équilibre problématique entre représentation positive et clichés fatals? « Rogue » réussit néanmoins à maintenir l’audace de Doctor Who d’explorer presque n’importe quelle histoire imaginable.
Quelle sera la prochaine étape pour Doctor Who, maintenant que cette série a brillamment réaffirmé sa place en tant que bastion de la diversité et de la représentation queer?
Source : Engadget