Comment LinkedIn en est-il arrivé à mettre fin au ciblage publicitaire basé sur les données des groupes ?
LinkedIn a récemment annoncé qu’il ne permettrait plus aux annonceurs de cibler les utilisateurs en fonction des données issues de leur participation aux groupes LinkedIn. Quelles sont les raisons derrière cette décision ? Pourquoi cela intervient-il maintenant ?
Tout commence il y a plus de trois mois, lorsque plusieurs groupes de la société civile ont déposé une plainte auprès de la Commission européenne concernant une potentielle violation du Digital Services Act (DSA) par LinkedIn. Ce règlement vise à définir un cadre de gouvernance strict pour les contenus en ligne, en incluant des obligations sur la transparence algorithmique et le ciblage publicitaire. Mais LinkedIn se conforme-t-il vraiment aux exigences du DSA ?
LinkedIn a choisi de supprimer cette fonctionnalité afin d’éviter toute confusion autour du ciblage publicitaire basé sur des données sensibles.
En réponse à la plainte, la Commission européenne a contacté LinkedIn pour demander des clarifications sur l’utilisation des données personnelles sensibles telles que la race, les opinions politiques ou l’orientation sexuelle dans le cadre du ciblage publicitaire. Malgré les affirmations de LinkedIn selon lesquelles ils respectaient le DSA, la société a retiré la possibilité pour les annonceurs européens de créer des audiences publicitaires en utilisant les données de participation aux groupes.
Patrick Corrigan, vice-président de LinkedIn pour les affaires juridiques et la sécurité numérique, a déclaré qu’ils n’étaient pas d’accord avec l’idée que leur plateforme pouvait être utilisée « indirectement » pour cibler les utilisateurs sur la base de catégories de données sensibles. Alors pourquoi supprimer cette fonctionnalité, alors ?
C’est sans doute une stratégie pour prévenir une enquête plus approfondie, notamment parce que sa maison mère, Microsoft, fait déjà face à plusieurs défis réglementaires en Europe. LinkedIn continuera de permettre la publicité ciblée, mais sans utiliser les données des groupes LinkedIn. Cette décision volontariste de LinkedIn vise-t-elle à apaiser les tensions réglementaires ?
Thierry Breton, commissaire du marché intérieur de l’UE, a déclaré que la Commission surveillera l’implémentation du changement proposé par LinkedIn pour assurer une conformité totale avec le DSA. À quel point cette loi peut-elle vraiment transformer la manière dont les plateformes gèrent les données personnelles en Europe et au-delà ?
Cette annonce intervient peu après que la Commission européenne a désigné la place de marché chinoise Temu comme une « très grande plateforme en ligne » (VLOP), ce qui entraîne une surveillance supplémentaire. Qu’est-ce que cela signifie pour les autres plateformes de grande envergure, et quelle sera la prochaine étape pour LinkedIn et les régulateurs ?
Source : Techcrunch