« On dit souvent que le cloud a la tête dans les nuages, mais s’il y a bien une chose qu’il ne doit pas oublier, c’est la sécurité des données! »
Depuis longtemps, Apple clame haut et fort que la confidentialité est son atout majeur face à ses concurrents comme Google et Microsoft. Au lieu de s’appuyer sur le cloud pour traiter ou organiser vos photos — un processus qui implique d’envoyer vos clichés sur les serveurs de Google — Apple préfère gérer ces tâches directement sur vos appareils. Mais voilà qu’avec l’essor de l’Apple Intelligence, la version maison de l’intelligence artificielle, la firme sort de sa zone de confort avec son concept de « Private Cloud Compute ». Le mot « private » indique déjà une certaine sécurité, non?
Bon, l’Apple AI va bien sûr exécuter certains modèles localement, mais il lui faudra parfois envoyer des données aux serveurs d’Apple pour des requêtes plus complexes. Alors, comment Apple arrive-t-elle à concilier cette pratique avec son discours sécuritaire antérieur?
En matière de cloud, Apple joue la carte de la discrétion sans compromettre la sécurité.
Craig Federighi, vice-président senior d’Apple en charge des logiciels, explique que l’entreprise veille scrupuleusement à la manière dont elle envoie vos données sur ses serveurs. « Vous mettez beaucoup de confiance dans le cloud… avec Private Cloud Compute, les enjeux sont encore plus élevés, » déclare-t-il lors d’une conversation à la WWDC 2024 avec John Giannandrea, le responsable de l’IA chez Apple, et l’influenceuse YouTube, iJustine.
Au cours de la keynote, Federighi a montré comment l’Apple AI pouvait l’aider à reprogrammer une réunion tout en vérifiant s’il pouvait assister au récital de danse de sa fille. L’IA a su déterminer qui était sa fille, où se situait son événement et calculé le temps de trajet estimé entre sa réunion et le lieu du récital.
Federighi assure qu’Apple ne transmet pas toutes vos données au cloud, mais uniquement les informations pertinentes pour répondre à votre requête à Apple AI. De plus, votre demande est rendue anonyme grâce à la technologie de masquage d’IP de iCloud Private Relay. Il ajoute que les serveurs cloud d’Apple n’ont pas de stockage permanent et ne conservent pas de journaux.
Pour renforcer encore la sécurité, Federighi précise que les serveurs de Private Cloud Compute fonctionnent avec des images logicielles accessibles aux chercheurs en sécurité pour audit. Les appareils utilisant Apple Intelligence ne peuvent communiquer qu’avec des serveurs approuvés — et toute modification des serveurs nécessitera une mise à jour des appareils locaux pour les voir.
Ce processus peut sembler un peu rigide, mais c’est précisément le but recherché. Federighi décrit cela comme « une avancée » dans le niveau de confiance que l’on peut accorder à l’informatique de serveur. « Il est essentiel que vous sachiez que personne — ni Apple, ni quiconque — ne peut accéder aux informations utilisées pour traiter votre demande, » confirme-t-il.
Finalement, avec Private Cloud Compute, Apple fait la promesse de nous garder sous une bulle de confidentialité, tout en capitalisant sur le pouvoir de l’IA. En somme, Apple nous vend du rêve… tout en préservant notre vie privée!
Source : Engadget
