« Souvenirs, souvenirs… Ils reviennent en mémoire! » chantait Johnny Hallyday, et Kinnect est là pour s’assurer qu’ils soient clairs comme de l’eau de roche pour vos petits-enfants.
Vous avez jamais rêvé d’avoir un carnet de famille aussi exhaustif qu’un épisode de « Soirée Diapo »? Kinnect propose une appli soignée qui ressemble à un album photo numérique survitaminé. Mais ce n’est pas que pour les photos! Enregistrez vidéos et audios, tout en sauvegardant ces grands moments sur une frise chronologique. Cerise sur le gâteau, Kinnect veut que vos arrière-arrière-petits-enfants sachent exactement comment on s’amusait à piéger l’oncle Bob dans un arbre.
Face à une époque où l’on se sent isolé, Kinnect joue les gardiens de notre patrimoine familial. Imaginez: toutes ces histoires que l’on oublie souvent dans le flux de la routine, capturées pour l’éternité. Mais l’équipe de Kinnect a su vendre cette brillante idée aux investisseurs avec leur pitch angel, et c’est là où l’aventure commence.
Derrière chaque histoire de famille, il y a un storyteller né.
La clé de leur succès? Un deck de pitch tout en émotion qui vise directement les cœurs des investisseurs. Armés de statistiques glaçantes, ils ont su illustrer l’épidémie de solitude aux États-Unis – 44 millions d’adultes américains sont terriblement seuls! Avec des chiffres comme ceux-ci, difficile de ne pas ressentir l’urgence.
Le côté un peu flou du problème limite quand même l’effet choc. C’est comme tenter de réchauffer un feu de cheminée avec une allumette sans bois: ça manque un peu d’incisivité. Puis le fait de différencier famille biologique et famille choisie semblait plus confus qu’avantageux.
Mais c’est là où Omar, le fondateur, entre en scène avec une dose de sentimentalité. Désireux de ne pas oublier ses propres pertes – entre un grand-père disparu à cause de l’Alzheimer et un ami emporté par la leucémie – sa mission prend une dimension profondément personnelle. Qu’on se le dise: la tragédie vend, mais il faut aussi un retour sur investissement!
L’enthousiasme est palpable mais ça manque de substance par moments. L’équipe? On n’a que le prénom du fondateur, pas même un CV complet. Le business model agressif, mais un brin irréaliste (204 millions de dollars en abonnements par an? Vraiment?). Et le manque d’une stratégie de mise en marché conviendra à peine aux plus optimistes.
La prétendue « traction » manque aussi de punch. Même si Kinnect est soutenu par TechStars, ça ne suffit pas à convaincre les investisseurs sérieux. Un engagement à rabais, des membres qui ne se montrent pas, et une place dans un hub d’innovation qui ne fait que des étincelles sans flammes réelles.
Cependant, tout ça ne doit pas minimiser l’essentiel: l’intention est bonne et noble. Une refonte ciblée pourrait radicalement changer la donne pour Kinnect. Après tout, qui n’a pas envie de préserver l’histoire familiale, même si ce n’est que pour rire de l’oncle Bob encore une fois? Et souvenez-vous: investir dans nos histoires, c’est garantir que les souvenirs ne sévaporent pas comme des bulles de savon.
Source : Techcrunch
