Comme le disait Steve Jobs: « Les bons artistes copient, les grands artistes volent ». Eh bien, Apple semble décidément intégrer ce mantra à la lettre.
À chaque Worldwide Developer Conference en juin, Apple dévoile avec panache les nouveautés de ses logiciels et systèmes d’exploitation. Et souvent, ces fonctionnalités « innovantes » étaient en fait déjà présentes dans des applications tierces. Cette pratique est maintenant connue sous le nom de « sherlocking », un clin d’œil à un logiciel de recherche Mac des années 90, Sherlock, qui avait piqué des caractéristiques d’une autre application appelée Watson. Quand Apple emprunte une fonctionnalité, on dit alors qu’il a « sherlocké » l’app.
Il est vrai qu’à une époque, certaines de ces intégrations faisaient sens. Qui voudrait vraiment d’une lampe torche tierce pour iPhone alors qu’elle peut être intégrée directement? Grâce à cela, Apple a pu améliorer son logiciel en fonction des besoins et envies des utilisateurs.
Ce jeu de chat et de souris continue chaque année, avec Apple jouant souvent le rôle du chat.
Mais cette pratique soulève une question épineuse : Apple utilise-t-il des données propriétaires pour déterminer ses prochaines fonctionnalités, désavantageant ainsi les développeurs tiers? Par exemple, avant de lancer ses propres outils de contrôle parental, Apple avait mis hors service de nombreuses applications spécialisées en invoquant la non-conformité aux règles, ce qui a mené à une enquête antitrust.
Ces dernières années, Apple a « sherlocké » des fonctionnalités telles que la caméra de continuité, le suivi des médicaments, du sommeil et de l’humeur, sans oublier des apps comme Freeform et Journal. Cette année, la liste est longue : gestionnaires de mots de passe, enregistreurs d’appels, créateurs d’emoji, outils d’écriture assistée par IA, et bien plus encore.
Selon une analyse de Appfigures, certaines catégories d’applications génèrent d’énormes revenus, comme les applications de sentiers (307 millions de dollars par an) ou les correcteurs grammaticaux (35,7 millions de dollars). En mai 2024, les applications de sentiers ont représenté 78% du revenu potentiellement « sherlocké », avec 2,5 millions de téléchargements.
Les développeurs de ces applications peuvent encore tirer leur épingle du jeu en offrant des fonctionnalités supplémentaires que les solutions d’Apple n’incluent pas. Utiliser des innovations comme la nouvelle version de Siri peut également être une stratégie gagnante.
Source : Techcrunch