« Le nucléaire, c’est comme un apprentissage de l’humour : il faut rester critique tout en étant énergisant ! »
Oui, vous avez bien lu. Nos amis de l’Oncle Sam sont en train de jouer les apprentis sorciers avec le nucléaire. C’est officiel, le Sénat a adopté, le mardi 18 juin, l’ADVANCE Act, avec un score presque aussi écrasant qu’une vague de chaleur d’été : 88 contre 2 ! En gros, ça signifie qu’il ne reste plus qu’à Biden de sortir son plus beau stylo, car la Chambre des représentants a déjà donné son feu vert avec une approbation de 365 contre 33. Niveau consensus, on est pas loin de la perfection.
Alors, c’est quoi ce projet de loi à couper le souffle ? L’ADVANCE Act vise ni plus ni moins qu’à faire exploser, au sens figuré on l’espère, le secteur de l’énergie nucléaire aux États-Unis. Avec des incitatifs financiers et des délais raccourcis pour la construction de nouveaux réacteurs, on se dit qu’ils ont bien l’intention de remporter la médaille d’or de l’upcycling des déchets nucléaires. Plus de réacteurs fermés, oura, place à une nouvelle ère !
Au centre de tout ce tintouin se trouve la très sérieuse Nuclear Regulatory Commission (NRC), l’agence indépendante qui veille au grain sur notre cher nucléaire. Ici, le projet de loi transforme littéralement le NRC en un super-héros du nucléaire, avec une nouvelle mission presque sortie d’un film de Marvel. Le NRC doit désormais opérer de manière « efficace et sans limiter inutilement les avantages de l’utilisation civile des matériaux radioactifs et des technologies de l’énergie nucléaire pour la société ». On parle d’accélérer les processus de délivrance de licences et même d’être un peu plus cool pour l’exportation des technologies américaines. Qui aurait cru que la NRC se la jouerait Fast & Furious ?
L’ADVANCE Act veut transformer le NRC en une machine commerciale du nucléaire.
Tom Carper, grand manitou de la Commission Sénatoriale sur l’Environnement et les Travaux Publics, nous dit tout sourire dans un communiqué que l’ADVANCE Act offrira au NRC « les outils et la main-d’œuvre nécessaires pour examiner les nouvelles technologies nucléaires efficacement, tout en maintenant leur mission critique de sécurité et en créant des milliers d’emplois. » C’est un peu comme demander à Superman de sauver Metropolis tout en boostant l’économie locale avec du café bio.
Mais attention, tout le monde ne trouve pas ça aussi cool. Bernie Sanders et Ed Markey, les deux votants contre, agitent leur drapeau rouge. Ils croient que cette loi donne aux acteurs commerciaux du nucléaire une liberté presque totale de jouer avec le plutonium. Markey a même déclaré que l’ADVANCE Act met « la promotion avant la protection et les profits corporatifs avant le nettoyage communautaire. » En gros, il craint que le NRC devienne la « Nuclear Retail Commission ». Hum, un peu acide, non ?
Quoi qu’il en soit, il semble que les États-Unis avancent vite et bien (ou pas, selon votre point de vue) vers un avenir dominé par les réacteurs nucléaires. Espérons simplement qu’ils n’oublient pas de garder un camembert bien loin des réacteurs pour ne pas finir avec un fromage au goût radioactif !
Source : Engadget
