Est-ce que la justice peut enfin mettre un terme à l’ère du streaming illégal ? C’est la question qui se pose aujourd’hui après un verdict accablant contre cinq hommes derrière le service de streaming illégal Jetflicks, une plateforme autrefois populaire pour visionner des séries et films piratés. Comment en sommes-nous arrivés ici et quelles seront les conséquences pour ces individus?
L’affaire a commencé par la promesse audacieuse de Jetflicks : offrir un accès illimité à pratiquement toutes les séries télévisées et films, « N’importe quand, n’importe où ». Mais derrière cette façade séduisante, se cachaient des opérations douteuses, comme court les accusations de conspiration pour violation criminelle du droit d’auteur qui viennent de tomber sur leurs créateurs : Kristopher Dallman, Douglas Courson, Felipe Garcia, Jared Jaurequi et Peter Huber. Que risquent-ils pour ces actes?
Jetflicks, armé de scripts informatiques sophistiqués et de logiciels spécialisés, récupérait des copies illégales de films et séries depuis des sites torrent et Usenet. L’ampleur de leur catalogue était phénoménale, surpassant même les géants du streaming légal comme Netflix, Hulu, Vudu et Amazon Prime. Était-ce cette ambition démesurée qui les a conduits à leur perte?
Les créateurs de Jetflicks accumulaient des millions grâce à leur catalogue de contenu volé.
Selon le communiqué du Département de la Justice, les utilisateurs pouvaient accéder à ce trésor piraté en payant un abonnement et visionner les contenus sur quasiment tous les appareils de streaming disposant d’un navigateur web. Avec plus de 183,200 épisodes disponibles et plus de 37,000 abonnés, Jetflicks engrangeait des revenus substantiels, atteignant même jusqu’à 750,000 dollars en une seule année. Comment un tel système a-t-il pu perdurer aussi longtemps?
La MPAA a rapidement aperçu Jetflicks en 2012, envoyant des lettres de cessation aux opérateurs du site, sans succès. Ce n’est qu’en 2016 que l’FBI a décidé d’intervenir, lançant une opération sous couverture. En payant pour un abonnement de six mois, les agents infiltrés ont recueilli des preuves tangibles de téléversements illégaux d’émissions telles que Shameless, Ray Donovan, The OA et 12 Monkeys, reliant finalement ces activités illicites aux comptes bancaires des accusés.
Alors que la peine reste à être définie, le Département de Justice a indiqué que Dallman pourrait écoper de 48 ans de prison, tandis que les quatre autres accusés pourraient chacun faire face à cinq ans d’emprisonnement. Quelle leçon peut-on tirer de cette affaire pour les futurs administrateurs de plateformes de streaming?
Source : Engadget