« Les voitures c’est comme les gens, elles détestent attendre sans bouger ! »
Depuis un mois, Uber s’amuse à bloquer les chauffeurs de New York City pendant les périodes de faible demande, et Lyft a menacé d’en faire autant. Selon Bloomberg, les deux géants du VTC accusent une règle de la Commission des taxis et limousines de New York (TLC). Et voilà qu’un syndicat de chauffeurs menace de faire grève si ces blocages continuent. Quelle ambiance !
Mais pourquoi ces blocages, me direz-vous ? Tout commence avec une règle datant de six ans qui oblige les entreprises de VTC à payer les chauffeurs même quand ils attendent entre deux courses. Le but était noble, mais conséquence inattendue, Uber et Lyft préfèrent bloquer leurs chauffeurs plutôt que de payer pour de l’inaction. Malins, mais pas très sympas.
« Avant, en bossant 10 heures, je pouvais gagner entre 300 et 350 dollars. Maintenant, après 10 heures, c’est à peine 170 dollars », confie un chauffeur nommé Nikoloz Tsulukidze à Bloomberg. Et au prix de l’essence, autant dire qu’il conduit sur des charbons ardents. Uber et Lyft essaient de faire passer la pilule en rejetant la faute sur la TLC et en encourageant leurs chauffeurs à râler auprès de la Commission. Un peu comme des élèves qui demandent aux profs d’être plus cools sur les devoirs.
Quand les géants des VTC jouent à cache-cache, ce sont les chauffeurs qui trinquent.
D’un côté, Uber se sent injustement pénalisé parce que ses chauffeurs ont été plus occupés cette année. « La règle de la ville tient Uber pour responsable des échecs de Lyft », affirme leur porte-parole Freddi Goldstein. De l’autre côté, Lyft réplique qu’Uber veut changer les règles pour les faire payer. Une vraie bataille de cour de récréation.
Bhairavi Desai, présidente du syndicat des chauffeurs de taxi de New York, a son propre avis : selon elle, Uber a embauché trop de chauffeurs et utilise maintenant cette règle pour se dédouaner. Si la situation ne s’améliore pas, le syndicat pourrait bien passer à l’action en organisant une grève. Ça promet !
Lyft, de son côté, n’a pas encore commencé les blocages, mais la menace plane. Un email envoyé en juin avertit les chauffeurs qu’ils devront peut-être faire pareil. Bref, les chauffeurs de VTC à New York sont dans une sacrée galère.
Et ce n’est pas la première fois que les géants du VTC ont un pépin avec les régulations locales. Déjà en 2019, Uber et Lyft avaient mis en place des blocages similaires en réponse à une exigence salariale minimum pour les chauffeurs. Et plus récemment, ils ont même menacé de quitter Minneapolis suite à une tentative de la ville d’augmenter les salaires des chauffeurs jusqu’à un taux équivalent au salaire minimum.
Entre les accusations croisées et la menace de grève, les chauffeurs de VTC ont autant de raisons de s’inquiéter que leurs passagers de se retrouver sans ride. En espérant que tout ce micmac roule bientôt mieux, parce qu’actuellement, c’est loin d’être Uber agréable!
Source : Engadget