Que se passe-t-il vraiment au Kenya en ce moment? Depuis quelques jours, le pays est secoué par une énorme coupure d’internet. NetBlocks, un groupe de surveillance des droits internet basé à Londres, a confirmé cette interruption alors que des manifestations éclatent contre un projet de loi du gouvernement visant à augmenter les taxes.
On nous avait pourtant dit que l’internet ne serait pas touché. La Communication Authority, régulateur des TIC du Kenya, avait récemment affirmé qu’ils n’avaient aucune intention d’interférer avec la connectivité. Alors pourquoi les utilisateurs rapportent-ils des problèmes de connexion? Est-ce vraiment une coïncidence?
Des voix sur le terrain soulignent que la coupure d’internet est arrivée juste après que les forces de police aient réprimé violemment les manifestants. Comment se fait-il que cette coupure touche aussi des pays voisins comme l’Ouganda et le Burundi? Est-ce une manœuvre pour limiter la couverture médiatique des manifestations?
Les timings indiquent que l’interruption s’est produite juste au moment où les manifestants tentaient de prendre d’assaut le parlement à Nairobi.
Les réseaux sociaux, bien sûr, n’ont pas été épargnés. X (anciennement Twitter) et TikTok, principaux outils des protestataires pour faire entendre leurs voix, connaissaient aussi des accès intermittents. Est-il possible qu’il y ait une volonté délibérée de museler ces plateformes?
Les manifestants dénoncent bien plus que la hausse des taxes. Le coût élevé de la vie, une dette publique incontrôlée et la corruption omniprésente figurent parmi leurs principales préoccupations. En prenant la rue, ils essaient de forcer une prise de conscience chez les leaders politiques. Mais, est-ce que leurs appels vont être entendus si l’internet reste paralysé?
Un autre acteur, Safaricom, a annoncé sur X que l’interruption est due à des problèmes avec un câble sous-marin. Cependant, si c’est le cas, pourquoi Airtel continue-t-il de fonctionner? L’explication de Safaricom semble donc peu convaincante. Que cache cette revendication?
Le directeur de recherche de NetBlocks, Isik Mater, avance l’hypothèse d’une « maintenance non programmée », mais des doutes persistent. Cette maintenance coïncide-t-elle vraiment avec le moment où les manifestations atteignent leur paroxysme?
Face à ces interrogations, il est crucial de rester vigilant et d’étudier les faits avec attention. La situation n’est-elle qu’une simple question technique ou y a-t-il un agenda caché?
Source : Techcrunch