Comment les géants de la technologie comme OpenAI et Microsoft utilisent-ils les contenus journalistiques pour former leurs modèles d’IA, sans consentement ni compensation? C’est la question brûlante qui anime le Centre pour le Journalisme d’Investigation (CIR), le plus ancien organisme de presse à but non lucratif des États-Unis.
Le CIR, qui produit les célèbres publications Mother Jones et Reveal, a attaqué en justice OpenAI et Microsoft pour avoir utilisé ses contenus sans autorisation. « OpenAI et Microsoft ont commencé à aspirer nos histoires pour rendre leurs produits plus puissants, mais ils ne nous ont jamais demandé permission ni offert de compensation, contrairement à d’autres organisations qui licencient notre matériel », a déclaré Monika Bauerlein, PDG du CIR, dans un communiqué. Quels sont les enjeux de telles pratiques pour les éditeurs indépendants?
Bauerlein affirme que ce comportement opportuniste est non seulement injuste, mais constitue une violation flagrante du droit d’auteur. Elle poursuit en expliquant que les actions d’OpenAI et Microsoft nuisent à l’accès du public à une information véridique, dans un contexte où le paysage médiatique est en déclin. Est-il éthique de traiter le travail journalistique comme une simple matière première gratuite?
L’équité et la protection des droits d’auteur sont au cœur de ce litige, soulignant un problème plus vaste dans l’utilisation croissante de l’IA.
Malgré plusieurs tentatives de contact, OpenAI et Microsoft n’ont pas répondu aux demandes de commentaires d’Engadget. Cependant, ils ne sont pas les seuls géants médiatiques à affronter OpenAI dans les tribunaux. D’autres publications comme The New York Times, New York Daily News, et The Intercept ont également entamé des poursuites similaires. Pendant que les procès s’intensifient, certains éditeurs préfèrent négocier des accords de licence.
Par exemple, le magazine TIME a récemment annoncé un partenariat permettant à OpenAI d’accéder à plus d’un siècle d’archives. Ce même jour, OpenAI a aussi signé un contrat de 250 millions de dollars avec News Corp pour utiliser les contenus de plus d’une douzaine de marques. Quels sont les avantages et les risques de ces accords pour les deux parties?
En parallèle, des éditeurs comme Financial Times, Axel Springer (propriétaire de Politico et Business Insider) et The Associated Press ont également signé des contrats similaires avec OpenAI. Tandis que certains voient ces collaborations comme des opportunités économiques, d’autres s’inquiètent de l’impact sur l’indépendance journalistique et la qualité de l’information.
Les géants de la technologie continueront-ils d’exploiter le travail des journalistes sans consentement ou trouveront-ils un juste milieu en négociant des accords de licence équitables? La responsibilité éthique et légale de ces entreprises face à l’information est un débat qui ne cesse de grandir. Que réserve l’avenir pour le journalisme dans l’ère de l’IA?
Source : Engadget