Les startups ont-elles finalement surmonté la crise des deux dernières années ? Après une vague de difficultés financières, plusieurs indices montrent une amélioration notable dans le domaine des entreprises technologiques financées par le capital-risque. Est-ce vraiment le cas pour tous les secteurs ou certaines niches comme l’IA sont-elles avantagées ?
Tom Loverro, associé général de IVP, affirme que les pires moments sont derrière nous. Les entreprises qui ont survécu à la crise sont désormais incitées à se concentrer sur la croissance plutôt que sur la préservation des liquidités. Mais pourquoi cet optimisme soudain après deux années moroses ?
Selon les dernières données de PitchBook, les évaluations des jeunes entreprises américaines ont atteint des sommets historiques au premier semestre 2024 pour les transactions de début et de fin de cycle. Que cache réellement cette envolée des valorisations ?
Dans le secteur de la fintech, longtemps délaissé par les investisseurs, Stephanie Choo de Portage Ventures note une augmentation des entreprises capables de lever des fonds à des valorisations plus élevées. Un exemple marquant est la banque challenger britannique Monzo qui, en mars 2024, a été valorisée à plus de 5 milliards de dollars, contre 4,5 milliards en 2022.
« L’optimisme des investisseurs s’explique en partie par une meilleure maîtrise de l’inflation et des anticipations de baisse des taux d’intérêt par la Fed. »
Samir Kaji, fondateur de Allocate, exprime également un sentiment positif : les marchés de capitaux sont en train de revenir lentement. Toutefois, cette perspective optimiste est-elle partagée par tous les analystes ? Kyle Stanford de PitchBook se montre plus réservé, indiquant que le volume des transactions reste faible, ce qui pourrait donner une image faussée de la hausse des valorisations.
En réalité, seules les entreprises les plus solides parviennent à lever des fonds à des valorisations élevées, tandis que celles qui peinent à croître doivent trouver des alternatives comme les notes convertibles ou les tours de table internes. Sommes-nous alors en présence d’un mirage ou d’une véritable reprise ?
En conclusion, la situation actuelle est teintée de nuances. D’une part, les valorisations atteignent des niveaux élevés pour des entreprises solides, stimulées par l’optimisme des marchés et l’essor de l’IA. D’autre part, la disparité entre les « haves » et les « have-nots » se creuse encore davantage.
Alors que les géants de l’IA attirent les investissements, les autres secteurs vont-ils réussir à renaître de leurs cendres ou assiste-t-on à une illusion passagère de reprise économique ?
Source : Techcrunch