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Credits image : Sungrow EMEA / Unsplash

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Amazon et la Mésopotamie Verte: Vent de Fraîcheur ou Mirage ?

Comme disait ma grand-mère: « Tu peux mettre du rouge à lèvres sur un cochon, mais ça reste un cochon. » C’est un peu ce que fait Amazon avec ses récentes déclarations sur l’énergie propre.

Mercredi dernier, Amazon a annoncé avoir atteint son objectif d’utiliser uniquement des sources d’énergie propre sur l’année écoulée. Ils clament haut et fort avoir accompli cet exploit sept ans avant le calendrier prévu, ce qui serait, avouons-le, un coup de maître. Mais des experts en environnement, ainsi qu’un groupe d’employés d’Amazon, préviennent que l’entreprise « trompe le public en déformant la vérité ».

La déclaration d’Amazon repose en partie sur des milliards investis dans plus de 500 projets solaires et éoliens. Leur logique ? L’énergie produite par ces projets est censée égaler la consommation électrique de leurs centres de données. Ergo, tout va bien dans le meilleur des mondes ? Eh bien, pas vraiment.

Amazon utilise des astuces comptables et marketing pour embellir son image.

Le hic, c’est que ces énergies renouvelables sont injectées dans un réseau électrique général, pas exclusivement dans les opérations d’Amazon. Les experts soutiennent qu’il s’agit plus de « comptabilité créative » que d’un vrai engagement écologique. De leur côté, les employés militants d’Amazon affirment que ces centres de données sont en réalité alimentés par du charbon de Virginie-Occidentale, du pétrole saoudien et du gaz de schiste canadien. Bref, la belle histoire verte perd de sa superbe.

Les certificats d’énergie renouvelable (REC) qu’Amazon inclut dans ses calculs sont critiqués comme étant trompeurs. En vérité, tant qu’il y aura des centrales électriques à combustibles fossiles sur un réseau, il est impossible d’affirmer que ce réseau n’utilise que de l’énergie propre. Les investissements d’Amazon dans l’énergie propre seraient donc « qu’une fraction de ce qu’ils prétendent », selon ce groupe d’employés.

Pour être juste, tout progrès vers l’énergie propre mérite des applaudissements. Amazon s’est vu attribuer un « B » par le CDP (anciennement le Carbon Disclosure Project), une note plus basse que les « A » de Google et Microsoft, mais tout de même respectable. Cependant, lorsque les entreprises utilisent des subterfuges marketing pour faire croire au public qu’elles en font plus pour l’environnement qu’en réalité, nous avons un problème.

Avec la montée en flèche de l’IA et les pressions financières pour rester compétitifs dans cette nouvelle ruée vers l’or, les entreprises doivent redoubler d’efforts pour atteindre leurs objectifs climatiques. Mais si cette réorganisation implique davantage de mots creux et de logiques douteuses, alors nous avons un nouveau problème à résoudre en plus de la crise environnementale existante.

En fin de compte, utiliser des tours de passe-passe pour verdir son image, c’est un peu comme peinturer en vert une centrale à charbon pour la faire passer pour un jardin public. Amazon, au lieu de jeter de la poudre verte aux yeux, devrait peut-être se concentrer sur des actions concrètes. Après tout, comme dirait l’autre, « un vent de changement doit souffler, pas seulement sur les moulins à vent ».

Source : Engadget

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