« Les promesses n’engagent que ceux qui les croient. » Par cette célèbre citation, nous aurions pu résumer l’annonce du gouvernement britannique concernant la régulation de l’intelligence artificielle. Lors de l’ouverture du parlement, il y avait une rumeur comme quoi le gouvernement, fraîchement élu, s’engagerait à introduire une loi dédiée à l’IA. Spoiler alert : ce n’était qu’une légère esquive du roi Charles.
En effet, le discours du Roi ne proposait qu’un vague engagement : « chercher à établir les réglementations appropriées pour les modèles d’IA les plus puissants ». Rien de bien concret à se mettre sous la dent pour les passionnés de technologie et les experts en régulation. Imaginez une pizza sans garniture, c’est ce qu’on a reçu en lieu et place d’une législation robuste.
Nos amis de Downing Street et du Département de l’Innovation, des Sciences et des Technologies (DSIT) sont restés aussi muets qu’une tombe lorsqu’on leur a demandé des détails. Pour une révolution technologique, ça manque sévèrement de punchlines mémorables. Labour, le parti au pouvoir, semble préférer une approche où « less is more » concernant l’IA. Ils ont cependant parlé de bannir les deepfakes explicites—parce que personne ne veut voir sa tête greffée sur des vidéos compromettantes.
Au fond, les vraies lois sont encore en mode incubateur.
Si l’Union Européenne est sur la piste de danse en avant-première, nous sommes encore en train de chercher nos chaussures. L’UE a adopté un cadre basé sur les risques pour réguler les applications de l’IA, et le texte a été publié la semaine dernière. Le temps presse pour les développeurs européens qui devront bientôt adhérer à de nouvelles normes. La présidence du Royaume-Uni semble de ce fait ravie de pouvoir glaner quelques idées de ses voisins d’en face. Toute cette inertie britannique rappelle les soirées où vous attendez que quelqu’un d’autre prenne la parole en premier.
Dans le manifeste électoral, Labour ne cache pas son désir d’utiliser les données pour stimuler la croissance économique, avec un clin d’œil à des initiatives comme une Bibliothèque Nationale de Données. La stratégie est claire : faire fructifier le numérique. Mais il reste encore un chemin sinueux avant de rattraper l’avance des voisins européens. Un bill de sécurité des produits et de la métrologie est envisagé pour répondre aux nouveaux risques posés par l’IA. Rien de bien palpitant ici, juste une mise à jour des vieilles règles pour qu’elles soient en phase avec les dangers modernes.
IA ou SIA?
AI, Legislation
Source : Techcrunch