“L’humour, c’est la politesse du désespoir.” – Chris Marker. Et rien de mieux que le désespoir des files d’attente à l’aéroport pour commencer notre aventure avec la reconnaissance faciale.
Imaginez-vous passer les contrôles de sécurité à toute vitesse grâce à la reconnaissance faciale. Plus besoin de tickets en papier, simplement un petit scan et hop! Bienvenue à bord… ou pas tout à fait. Plus de 230 aéroports aux États-Unis ont adopté cette technologie, selon les dires de la U.S. Customs and Border Protection (CBP).
Bien que le gouvernement assure que cette technologie augmente l’efficacité et réduit notre dépendance aux tickets en papier, des soucis techniques subsistent. Des tests indépendants ont montré que les algorithmes de reconnaissance faciale performaient moins bien sur les visages non blancs. Ah! La technologie est peut-être aveugle, mais elle a sûrement besoin de lunettes!
Tandis que certains applaudissent la technologie, d’autres s’inquiètent de sa vision floue.
Ajoutons une couche de complexité : ce n’est pas directement le gouvernement mais les compagnies aériennes qui collectent ces données faciales. Delta et JetBlue ont commencé en 2018 et ont vite été suivis par d’autres. Ces scans sont ensuite transmis au gouvernement pour vérifier les passagers contre des listes de surveillance.
Le temps de stockage de ces photos varie et peut aller de quelques heures à plusieurs décennies, en fonction de votre statut de citoyen. Bonne nouvelle pour les Américains: vous pouvez refuser cette reconnaissance faciale! Rassurant, non? Enfin, vous pourriez ne pas voir de panneau vous informant de cette possibilité.
En effet, bien que le site de la CBP précise que les citoyens américains peuvent refuser ces contrôles, les informations à ce sujet peuvent être invisibles. Et le processus pourra nécessiter plusieurs refus, depuis votre arrivée à l’aéroport jusqu’à votre siège d’avion.
Seuls les citoyens américains et les résidents permanents peuvent refuser la reconnaissance faciale pour les vols internationaux. Pour les vols domestiques, tout le monde a la liberté de dire non. Un simple mot à un agent de la frontière ou un employé de l’aéroport suffit pour un contrôle manuel de vos documents, comme au bon vieux temps.
Sinon, la reconnaissance faciale reste obligatoire pour les non-citoyens, avec quelques exceptions comme les diplomates ou certains Canadiens chanceux. Le groupe de droits numériques Electronic Frontier Foundation conseille de rester vigilant pour éviter ce Big Brother aéroportuaire.
En résumé : si vous n’êtes pas fan des sourires forcés pour les caméras, passer en mode “humain” reste une option – du moins pour les Américains. Et comme disait l’autre, « Mieux vaut sourire que pâlir. » Allez, embarquons vers un futur où les machines nous prennent encore pour des inconnus. Après tout, la reconnaissance faciale, c’est du visage à face, mais à quand l’entente cordiale?
Source : Techcrunch