N’avez-vous jamais craint qu’une vidéo ou un audio que vous regardez ne soit pas réellement de la personne qu’elle prétend être ? Aujourd’hui, un groupe de sénateurs américains a présenté une législation qui vise à mettre un terme à ces craintes. Pourquoi cette législation est-elle nécessaire et ce que cela signifie-t-il pour nous tous?
Le NO FAKES Act, ou Nurture Originals, Foster Art, and Keep Entertainment Safe Act of 2024, cherche à rendre illégal la création de répliques numériques d’une personne sans son consentement. Mais qu’est-ce qui a poussé les sénateurs Chris Coons, Marsha Blackburn, Amy Klobuchar et Thom Tillis à s’unir autour de cette cause ? Est-ce l’augmentation des arnaques et des utilisations frauduleuses d’identités virtuelles ?
On a déjà vu de nombreux cas où des célébrités ont découvert leurs imitations sur internet. Imaginez-vous recevoir un message promotionnel prétendant être de « Taylor Swift » pour une offre de cookware Le Creuset, alors qu’en réalité, c’est une arnaque. Et ce n’est pas la seule célébrité concernée – Scarlett Johansson a récemment été victime d’une imitation vocale semblable pour une démonstration ChatGPT. Doit-on craindre que ces technologies puissent tourner à la manipulation politique, comme ce fut le cas avec Kamala Harris ?
Protéger sa voix et son image devient une priorité à l’ère numérique.
Cette nouvelle loi permettra à quiconque de demander des dommages-intérêts si leur image ou leur voix est recréée numériquement sans autorisation. Mais, la vitesse législative peut-elle vraiment suivre celle de l’innovation technologique ? Qu’en est-il des recours pour les victimes de deepfakes sexuels, déjà couverts par l’acte DEFIANCE récemment adopté ?
L’industrie du divertissement soutien également le NO FAKES Act. La SAG-AFTRA, le RIAA, la Motion Picture Association et l’Académie d’Enregistrement se battent depuis longtemps pour des protections similaires. Pourquoi ces organisations sont-elles si fortement impliquées, et peuvent-elles vraiment influencer le processus législatif ?
De manière surprenante, même OpenAI soutient cette législation. Selon Anna Makanju, vice-présidente des affaires mondiales chez OpenAI, « les créateurs et les artistes devraient être protégés contre les imitations non autorisées ». Cette prise de position est-elle suffisante pour rassurer les créateurs sur l’éthique des géants de l’IA?
Source : Engadget