« Quand la route est longue, mieux vaut avoir une IA pour garder le volant ! » La révolution des camions autonomes avance à grand pas et Aurora Innovation est en pole position. Le spécialiste de la technologie de conduite autonome est à la recherche de centaines de millions de dollars supplémentaires pour accélérer son lancement commercial sans conducteur prévu pour la fin de 2024. Et comme toujours, les apparences peuvent être trompeuses.
Plutôt que de vendre des camions autonomes directement aux transporteurs, Aurora joue la carte du « chauffeur-en-tant que-service ». En gros, les transporteurs achètent des camions équipés de la technologie Aurora Driver, puis mettent à disposition ces camions aux expéditeurs. Mais l’entreprise ne s’arrête pas là : elle prévoit d’arriver sur le marché en tant que transporteur, en offrant jusqu’à 20 camions autonomes Paccar et Volvo aux expéditeurs dès la fin de cette année. Un vrai tour de force !
D’après un dossier déposé auprès de la SEC, Aurora s’est arrangée pour vendre jusqu’à 420 millions de dollars d’actions ordinaires de classe A aux souscripteurs Goldman Sachs, Allen & Company et Morgan Stanley. Une opération boursière complexe qui ne manquera pas de faire lever des sourcils parmi les amateurs de finances. L’entreprise était entrée en bourse lors d’une fusion avec une société d’acquisition spéciale en 2021, et son action avait atteint jusqu’à 13,12 $ lors de son premier jour de cotation.
Même les robots doivent se financer pour rouler sans souci.
Les souscripteurs ont accepté de racheter les actions à Aurora au prix de 3,4830 $ par action, légèrement en dessous du prix public proposé pour couvrir leurs frais et compensations. Si l’affaire est conclue le 2 août, ils revendront les actions au public à 3,60 $ chacune. Une jolie pirouette financière qui a déjà propulsé le cours de l’action Aurora de 29% à 4,50 $ après la publication du dossier.
Mais soyons clairs, cet afflux de capitaux n’est pas qu’un simple coup de fouet pour Aurora. En juin dernier, l’entreprise a annoncé une collaboration pluriannuelle avec Uber Freight, utilisant sa technologie de conduite autonome sur leur réseau jusqu’en 2030. Peut-être que cette course effrénée pour lever des fonds est tout simplement un moyen d’assurer que leurs camions futuristes ne tombent jamais en panne de carburant financier.
Avec plus de 400 millions de dollars en caisse à la fin du deuxième trimestre 2024 et 618 millions en investissements à court terme, Aurora semble bien équipée pour tenir le cap jusqu’au quatrième trimestre 2025, même sans revenus immédiats. Un pari risqué ? Peut-être, mais qui sait, le futur du transport est peut-être déjà en train de s’autopiloter vers nous.
Finalement, on se rend compte que même les véhicules sans conducteur ont besoin de solides pilotes… financiers. Après tout, parfois le plus grand voyage commence par un petit clic d’investissement.
Source : Techcrunch
