Le PDG de Redfin a-t-il vraiment dit cela ? Lorsqu’il a été interrogé sur le « Plan B » de l’entreprise si les taux hypothécaires ne baissent pas, Glenn Kelman a répondu, « Le Plan B est de boire notre propre urine ou le sang de nos concurrents, rester dans le trou de renard. »
Cette déclaration n’a pas été faite lors d’une réunion informelle et hors dossier. C’était lors de l’appel de résultats du deuxième trimestre de Redfin, un type de réunion où les dirigeants s’en tiennent généralement à des platitudes optimistes et fades — une réunion retranscrite sur les sites de relations investisseurs. Pourquoi Kelman choisit-il de donner un ton aussi dramatique dans un cadre aussi formel ?
Les bénéfices de Redfin se sont révélés meilleurs que prévu, mais les analystes de Wall Street se concentraient sur les perspectives du marché immobilier en général. Kelman a comparé le marché actuel à « La Quatrième Dimension » (« The Twilight Zone » en anglais), déclarant : « Je ne me souviens pas d’un moment où les taux hypothécaires ont baissé aussi rapidement et où le marché est resté aussi muet dans sa réponse. Et nous devons simplement croire que cela [remontera]. » Que cache cette incapacité à prévoir les mouvements du marché ?
« Nous sommes prêts à prendre des parts si le marché croît, nous sommes prêts à en prendre si ce n’est pas le cas, mais nous ne lâcherons pas. » – Glenn Kelman
Pour être clair, Kelman espère que le marché s’améliorera, mais il ne parie pas dessus. Après sa promesse de boire divers fluides corporels, il ajouta : « Le dernier appel de résultats s’est terminé par moi chantant une ligne d’une chanson des Who, Won’t Get Fooled Again, où j’avais dit que nous ne comptions pas sur des taux bas alors que d’autres pensaient qu’ils pourraient chuter. » Cette analogie musicale cherche-t-elle à refléter la volatilité et l’incertitude ambiante ?
Enfin, juste avant la fin de l’appel, Kelman exprima un léger regret quant à son choix de mots : « Nous boirons notre urine avant le sang. En fait, je regrette même d’avoir dit cela. Je suis un amoureux, pas un combattant. » Cette autocritique signale-t-elle une prise de conscience de la part du PDG sur les limites des métaphores extrêmes ?
Avec des déclarations aussi franches et intrépides, on ne peut s’empêcher de se demander : Redfin prendra-t-il réellement l’ascendant sur un marché immobilier aussi incertain ?
Source : Techcrunch