« Si vous sentez le sol vibrer, ce n’est peut-être pas un tremblement de terre mais une révolution énergétique ! », aurait pu dire Cindy Taff, en pleine campagne à Starr County, Texas, début 2022. Elle se tenait là, admirant la prouesse de son startup, Sage Geosystems, qui venait de réaliser une sacrée démonstration de géothermie.
Et oui, pas de jaillissement de pétrole mais de l’eau chaude et propre, qui pourrait s’avérer être l’arme secrète pour faire face au changement climatique. L’idée de Sage Geosystems : pomper de l’eau dans les profondeurs de la Terre et la récupérer chaude, en la stockant dans des puits sous pression. Et pour prouver que ce n’était pas du bluff, ils testent le concept en pleine nature texane depuis plus d’un an.
Mardi dernier, Sage a annoncé la construction de sa première installation à échelle commerciale près de San Antonio. Imaginez une ferme solaire à côté d’une centrale à charbon désaffectée, où l’équipe prévoit de forer des puits pour stocker l’électricité solaire et alimenter un mini centre de données en continu. Le coup de génie ? Un système géothermique qui pourra générer 3 mégawatts, suffisants pour alimenter plus de 600 foyers à un prix très raisonnable.
Quand la géothermie s’allie au solaire, l’avenir énergétique brille de mille feux.
Ancienne vice-présidente du forage terrestre chez Shell, Cindy Taff n’est pas une novice en la matière. Elle et son équipe de vétérans du pétrole et du gaz se sont reconvertis pour embrasser les énergies renouvelables. Leur force : une expertise des profondeurs terrestres et des techniques de forage, idéal pour la géothermie et le stockage d’énergie.
Évidemment, ambition et innovation vont toujours de pair. Sage Geosystems veut réduire les coûts d’électricité géothermique. Et si le stockage de l’eau sous pression consomme de l’énergie, ils ont trouvé un moyen rusé de la récupérer en la libérant via une turbine. Cela permet de créer une boucle quasi fermée, minimisant les pertes d’eau à chaque cycle d’injection et de récupération.
Ils ne comptent pas s’arrêter là. Si le projet initial progresse bien, l’entreprise pourrait ajouter jusqu’à 10 nouveaux puits pour atteindre une capacité de 50 MW. Avec la fermeture programmée de la centrale à charbon et son remplacement par des panneaux solaires d’ici 2026, le territoire est mûr pour une transformation énergétique, avec Sage en tête de proue.
Ce n’est pas une mince affaire de s’imposer parmi les géants technologiques. Mais en apportant des solutions pour des centres de données alimentés par l’énergie solaire et un stockage rentable, Sage Geosystems pourrait bien capter une belle part du marché. Finalement, Cindy Taff l’a bien compris : « On ne cherche pas à concurrencer les batteries lithium-ion pour de courtes durées, mais dès qu’il faut les empiler, on les bat sur les coûts. »
Source : Techcrunch