Pourquoi la SEC a-t-elle décidé de s’attaquer à NovaTech?
NovaTech, un startup lancé en 2019 par Cynthia et Eddy Petion, est accusé de fraude par la SEC en raison d’une levée de fonds prétendument frauduleuse de plus de 650 millions de dollars auprès de plus de 200 000 investisseurs, beaucoup issus de la communauté haïtiano-américaine. Mais comment cette entreprise a-t-elle réussi à attirer autant de capitaux?
La SEC décrit NovaTech comme étant un schéma de marketing multiniveau (MLM) qui attirait les investisseurs en promettant des placements rentables dans les marchés des cryptomonnaies et des changes. Cependant, il est révélé que seule une petite fraction des fonds des investisseurs était réellement utilisée pour le trading; la majeure partie servant à payer d’autres investisseurs et à rémunérer les promoteurs. Compte tenu de ces accusations, qu’est-il arrivé aux fonds détournés?
De nombreux investisseurs ont été incapables de retirer leurs fonds à la chute de l’entreprise, laissant des milliers de victimes face à des pertes colossales.
Eric Werner, directeur du bureau régional de Fort Worth de la SEC, ne mâche pas ses mots: « NovaTech et les Petion ont causé des pertes incalculables à des dizaines de milliers de victimes dans le monde entier. » Mais pourquoi ce genre de schéma de Ponzi continue-t-il de prospérer, et ce, précisément dans l’industrie des cryptomonnaies?
Il n’y a pas que NovaTech dans cette affaire. La SEC a également nommé des promoteurs de NovaTech comme Martin Zizi, Dapilinu Dunbar, et d’autres, dans des poursuites pour fraude contre les valeurs mobilières. La SEC recherche non seulement des pénalités civiles mais aussi la restitution des gains mal acquis. Est-ce que ces mesures dissuaderont d’autres entreprises de faire de même?
Pour Seth Goertz, partenaire chez Dorsey & Whitney, ce cas illustre tristement un exemple classique de schéma de Ponzi ciblant les groupes d’affinité. Selon lui, la nature éphémère des cryptomonnaies facilite les promesses de rendements extravagants et attire ainsi plus de fraudeurs. Est-ce que la réglementation actuelle est suffisante pour protéger les investisseurs innocents?
La poursuite contre NovaTech n’est qu’un exemple parmi d’autres dans la répression plus large de la SEC contre les entreprises de cryptomonnaies douteuses. En 2020, la SEC a poursuivi Ripple pour avoir levé plus de 1,3 milliard de dollars dans une offre non enregistrée de jetons XRP. Plus récemment, le fondateur de BitClout a été accusé de fraude, une affaire qui a révélé des dépenses somptueuses faites avec l’argent des investisseurs. Est-ce que cette vigilance accrue de la SEC marquera la fin des escroqueries dans l’univers des cryptomonnaies?
Gurbir Grewal, directeur de la division de l’exécution de la SEC, a déclaré que l’agence a pris plus de 100 actions liées aux cryptomonnaies au cours de la dernière décennie. Mais est-ce que ces efforts suffisent pour endiguer la marée des fraudes financières dans ce secteur émergent?
Source : Techcrunch