Qu’est-ce qui pousse vraiment les startups à se faire acqui-hirer au lieu de chercher de nouveaux financements ?
Alors que les meilleures startups continuent de bien se porter malgré un marché difficile, d’autres peinent à lever des fonds. Si elles ne peuvent pas lever de capital et ne deviennent pas autosuffisantes, leur meilleure option reste souvent de se faire acquérir, même si cela signifie vendre à une fraction de leur dernière valorisation. Mais pourquoi cette option est-elle plus attrayante que la fermeture pure et simple ? Source
Certes, pour les fondateurs et les employés seniors, cette perspective peut sembler décourageante. Rêver de bâtir une entreprise colossale et précieuse pour finir par voir sa participation réduite à presque rien, devoir accepter un poste dans la société acquéreuse et éventuellement s’engager à y travailler pendant un certain temps pour obtenir leur rétribution complète, c’est loin de leur idéal. Mais est-ce vraiment une issue si défavorable ?
« Les acqui-hires ne sont pas toujours aussi négatifs qu’ils en ont l’air initialement. »
Nivas Ravichandran, ancien employé de Frilp (achetée par Freshworks en 2015), souligne que les acquisitions peuvent s’avérer lucratives. « Généralement, lorsqu’une entreprise est acquise, c’est perçu comme une régression », dit-il. Pourtant, les primes et actions offertes aux talents clés lors d’une acquisition surpassent souvent ce qu’ils auraient obtenu en étant embauchés normalement.
Sri Chandrasekar de P72 Ventures confirme cette tendance. Il note que les ingénieurs principaux acqui-hirés accèdent rapidement à des niveaux hiérarchiques élevés chez les géants comme Google ou Meta, bien plus vite que s’ils avaient suivi le parcours traditionnel. Mais cette accélération de carrière est-elle suffisante pour retenir ces talents dans les grandes entreprises ?
Pour Frilp, les cofondateurs et employés qui proclamaient ne jamais envisager de rester dans une grande entreprise ont finalement souvent prolongé leur séjour, certains de plus de cinq ans. Ce contraste entre perception initiale et réalité vécue pose la question : un acqui-hire pourrait-il finalement offrir des opportunités insoupçonnées aux fondateurs et talents startups ?
D’un autre côté, certaines acquisitions se concentrent davantage sur la rétention des employés que sur les bénéfices des investisseurs. Par exemple, un fondateur qui a récemment vendu sa startup a révélé que l’acquéreur avait structuré l’accord de manière à favoriser une grande répartition d’actions pour les fondateurs, au détriment d’une compensation en numéraire immédiate pour ses investisseurs.
Les grandes entreprises de technologie scrutent maintenant les startups d’IA comme des potentiels acqui-hires, ciblant leurs talents plutôt que leurs produits. Alors que le marché évolue, est-il temps de reconsidérer la perception des acqui-hires comme une défaite ? Peut-être, doivent-ils être vus comme des tremplins dans la carrière des fondateurs ?
Le phénomène des acqui-hires : Un nouveau départ pour les startups ?
Startup Acquisition
Source : Techcrunch