« La seule chose qui coûte plus cher que l’éducation, c’est l’ignorance. » – Benjamin Franklin. Eh bien, dans le cas de notre géant du commerce en ligne préféré, ce n’est pas une question d’éducation mais de prix et monopole.
Imaginez une cour de justice réveillée d’un long sommeil comme un ours en hibernation : c’est ce qui vient de se produire avec le procès antitrust intenté contre Amazon par le procureur général de Washington, DC. Après avoir été déposé en 2021, ce dossier accuse Amazon de gonfler illégalement les prix pour les consommateurs en raison de ses pratiques commerciales avec les vendeurs tiers. Amazon serait apparemment le grand méchant loup forçant un « plancher de prix artificiellement élevé » dans la jungle de la vente en ligne.
Alors que Karl Racine, procureur général à l’époque, était prêt à élargir le champ des accusations pour inclure les tactiques tarifaires d’Amazon avec les grossistes, Amazon a crié à l’injustice et a disputé ces accusations. En 2022, le géant de la Silicon Valley se frottait les mains de contentement en voyant le cas être rejeté. Mais voilà qu’une cour d’appel a décidé de faire un petit « Ctrl+Z » et de revenir en arrière à l’essentiel. Selon le juge, les accusations du District de Columbia suggèrent qu’Amazon pourrait déjà posséder un pouvoir monopolistique sur les marchés en ligne ou en être très proche.
Amazon devra maintenant prouver que ses politiques de prix ne sont pas juste un coup de pub bien huilé mais réellement avantageuses pour les consommateurs.
« Nous sommes en désaccord avec les allégations, » déclare Tim Doyle, porte-parole d’Amazon, tout en affirmant que les politiques de la société visent à garantir des prix bas au bénéfice des consommateurs comme des vendeurs. Ne pas hyper-promouvoir des offres non compétitives serait juste une tactique de bon steward de magasin. Ah, les joies de la compétition tarifaire !
Mais ce retour tonitruant du procès n’est qu’une goutte dans l’océan des soucis antitrust d’Amazon. Le géant de la vente en ligne affronte également un procès de la Federal Trade Commission et de plus d’une douzaine d’États. Sans oublier notre voisin britannique, dont le régulateur antitrust a mis le nez dans un investissement de 4 milliards de dollars qu’Amazon a fait dans une entreprise d’IA nommée Anthropic. On dirait qu’Amazon a les doigts dans trop de tartes encore chaudes.
De son côté, Brian Schwalb, actuel procureur général de DC, n’hésite pas à rappeler que son district a été le premier à initier ces actions antitrust contre Amazon. Et comme tout bon combattant, il est prêt à poursuivre cette bataille pour mettre fin aux pratiques injustes d’Amazon, lesquelles auraient augmenté les prix et bridé l’innovation et le choix en ligne.
Mis à jour le 22 août 2024, 19h13 ET : Cette histoire a été mise à jour pour inclure une déclaration d’Amazon.
Entre nous, avec toutes ces affaires, Amazon devrait peut-être songer à écrire un « guide de survie antitrust ».
Source : Engadget
