« La vie est une série de tests avant la grande reproduction » – Alan Bennett.
Les chercheurs de l’Université Cornell semblent avoir pris cette citation un peu trop au sérieux ! Imaginez un robot mi-araignée, mi-champignon, contrôlé par les impulsions électriques d’un réseau fongique. Non, ce n’est pas le pitch du dernier film de science-fiction, mais bien le fruit, ou plutôt le mycélium, d’une recherche révolutionnaire.
En utilisant les propriétés fascinantes du mycélium, ce réseau fongique souterrain qui produit des champignons, les scientifiques ont créé deux robots : une araignée molle et un buggy à quatre roues. Ces robots sont capables de réagir à la lumière ultraviolette grâce à des impulsions électriques transmises par le mycélium. Pour mener à bien un tel projet, il fallait bien une équipe de mycologues, de neurobiologistes, d’ingénieurs en mécanique, d’électronique et en traitement des signaux.
Un robot fongique pourrait devenir le futur agronome naturel.
Comme l’explique Anand Mishra, l’auteur principal de l’étude, les systèmes vivants sont tout bonnement polyvalents. Tandis qu’un simple capteur synthétique se contente de remplir une mission unique, les systèmes biologiques réagissent à une multitude de stimuli : le toucher, la lumière, la chaleur et même des signaux mystérieux. Si l’on souhaite construire des robots capables de fonctionner dans des environnements imprévisibles, quoi de mieux que de s’inspirer du vivant ?
Le secret de ces robots-champignons ? Une interface électrique qui enregistre et traite en temps réel l’activité électrophysique du mycélium, en bloquant les interférences des vibrations et des signaux électromagnétiques. Ce signal est then transformé en commandes numériques envoyées aux actionneurs des robots. Oui, on dirait bien qu’on a réinventé le cerveau, mais version mycélienne !
Pour l’instant, nos amis semi-fongiques ont réussi trois expériences : marcher et rouler en réponse aux signaux du mycélium et changer de démarche face à la lumière UV. Les chercheurs ont également pris le contrôle manuel des robots, une fonction cruciale pour une utilisation future en plein champ.
Et ce n’est que le début de l’aventure fongique ! Les prochaines étapes pourraient inclure des robots capables de détecter des réactions chimiques dans le sol. Rob Shepherd, professeur à Cornell, rêve déjà de machines agricoles qui détecteraient la chimie du sol, ajusteraient automatiquement les apports en engrais et pourraient même limiter les conséquences négatives de l’agriculture, comme les proliférations d’algues nuisibles. On vous laisse imaginer le potentiel de ces biohybrides au service de notre planète !
Pour les plus passionnés, le document de recherche est disponible dans le journal Science Robotics. Vous pouvez également en apprendre davantage sur cette innovation via le Cornell Chronicle.
Source : Engadget