Quel est l’avenir des missions spatiales commerciales sur la Lune ?
Intuitive Machines, cette startup financée par des investissements et cotée en bourse l’année dernière, a récemment décroché un contrat de 116,9 millions de dollars de la NASA pour envoyer un atterrisseur sur le pôle sud de la Lune en 2027. Cette région, bien que riche en intérêts scientifiques, n’est-elle pas une cible trop ambitieuse pour une entreprise relativement nouvelle ?
Ce contrat est le dixième accord de la NASA dans le cadre de son programme Commercial Lunar Payload Services (CLPS). Sur ces dix missions, quatre ont été attribuées à Intuitive Machines. Pourquoi la NASA accorde-t-elle autant de missions à cette entreprise ? Est-ce un signe de confiance ou un pari risqué ? La mission en question devrait transporter six charges utiles de la NASA, mais l’atterrisseur permettra également de transporter des charges commerciales. N’est-ce pas, en fin de compte, une opportunité commerciale lucrative ?
La région du pôle sud lunaire est particulièrement intéressante en raison de l’abondance relative de glace d’eau. Cependant, cette zone présente également de nombreux défis : elle reste en grande partie dans l’ombre, avec des températures extrêmement basses et un terrain accidenté. Comment Intuitive Machines compte-t-elle surmonter ces obstacles pour réussir là où d’autres ont échoué ? Seul le rover indien Pragyan, provenant de la mission Chandrayaan-3, a exploré brièvement cette région en août 2023. Quelles leçons peuvent être tirées de cette mission pour garantir le succès des futures expéditions ?
Intuitive Machines vise le pôle sud lunaire malgré les défis.
Parmi les six charges utiles de la NASA figure un ensemble d’instruments conçus par l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Ces instruments auront pour mission d’extraire des échantillons sous la surface et d’analyser leur composition. Est-il possible que ces échantillons révèlent des ressources potentielles exploitables sur la Lune ? Le radiomètre, un autre instrument, examinera la composition de la surface lunaire, tandis qu’un autre appareil mesurera l’impact de l’atterrissage du vaisseau sur le régolithe. Une série de rétro-réflecteurs permettra de déterminer avec précision la position de l’atterrisseur. Ces dispositifs diversifiés contribueront-ils à une meilleure connaissance de l’environnement lunaire ?
Selon Chris Culbert, responsable de l’initiative CLPS, ces instruments permettront d’atteindre de multiples objectifs scientifiques et d’approfondir notre compréhension de la Lune. Ils aideront à répondre à des questions clés sur la présence de volatiles, tels que l’eau, la glace ou le gaz, à la surface lunaire et mesureront les radiations dans la région du pôle sud. Mais est-ce que ces découvertes pourraient vraiment influencer nos futures explorations, notamment vers Mars ?
Avant de pouvoir concrétiser cette mission en 2027, Intuitive Machines doit mener à bien deux autres missions lunaires. La première, prévue pour le quatrième trimestre de cette année, et la seconde, vers la région de Reiner Gamma de la Lune, en 2025. La société est-elle prête pour ces défis en série, et quelles implications ces missions auront-elles sur le succès futur de l’entreprise ?
En février, Intuitive Machines a lancé sa première mission lunaire avec succès. Bien que l’atterrisseur ait atterri légèrement trop rapidement et se soit presque renversé, la mission a tout de même prouvé le bon fonctionnement des composants et des systèmes de base de l’atterrisseur. Est-ce suffisant pour se préparer aux défis majeurs des missions futures ?
Quels seront les prochains défis pour les missions lunaires commerciales et qui en sortiront les véritables bénéficiaires, la science ou le commerce ?
Source : Techcrunch