Quelle est la véritable ampleur du scandale causé par CrowdStrike avec sa mise à jour défaillante en juillet dernier? En effet, cette affaire a entraîné une cascade de problèmes pour les entreprises du monde entier, et il était inévitable que des poursuites judiciaires suivent. La poursuite intentée par Delta, réclamant jusqu’à 500 millions de dollars en dommages et intérêts, est certainement l’exemple le plus marquant. Mais, qu’est-ce qui justifie une telle somme?
Delta a engagé l’avocat de renom, David Boies. Faut-il rappeler son portefeuille impressionnant de clients? De Theranos à Harvey Weinstein en passant par les victimes de Jeffrey Epstein, Boies n’est pas étranger aux affaires complexes et médiatisées. La question qui se pose est donc : CrowdStrike est-elle véritablement préparée à une telle confrontation juridique?
Avant même que Delta ne prenne des mesures, les actionnaires ont recherché réparation en déposant un recours collectif contre CrowdStrike. Ils accusent la société d’avoir trompé les investisseurs sur ses procédures de mise à jour logicielles. Mais CrowdStrike a répliqué en embauchant le cabinet d’avocats Quinn Emanuel Urquhart & Sullivan. Cela prouve-t-il que même les géants de la technologie ne sont pas infaillibles?
Contractual limits on damages may be CrowdStrike’s saving grace.
Microsoft, bien que moins impliqué, est également pris dans cette tourmente. Le logiciel défectueux n’a touché que les machines Windows, ce qui soulève des questions sur la responsabilité partagée. Cependant, Rob Wilkins de chez Jones Foster suggère que des limitations contractuelles en matière de dommages pourraient jouer en faveur de CrowdStrike. Est-ce que ces clauses suffiront à protéger la société des réclamations colossales de Delta et des autres clients?
Delta avance que la mise à jour défectueuse constitue une négligence grossière ou une faute intentionnelle de la part de CrowdStrike, ce qui pourrait annuler toute limite contractuelle. Mais prouver une telle négligence devant un tribunal n’est pas chose aisée. En parallèle, les actionnaires allèguent que la société les a délibérément trompés. Où se trouve la vérité dans tout cela?
À terme, il est probable que plusieurs entreprises s’unissent pour déposer une action collective contre CrowdStrike. Ce type de poursuite attire généralement d’autres entreprises souhaitant se joindre. Une fois le recours collectif en place, un procès « bellwether » pourrait servir de test, influençant les décisions futures. Combien pourrait encore coûter cette affaire à CrowdStrike en termes de règlements?
Un facteur supplémentaire est le rôle des compagnies d’assurance, qui couvriront probablement une partie des dommages. Quel rôle joueront-elles dans cette affaire complexe? Pour CrowdStrike, il ne s’agit pas que de questions financières mais aussi de réputation. Comment la société compte-t-elle se remettre de cette crise?
À votre avis, cette affaire signe-t-elle le début de la fin pour CrowdStrike ou simplement un revers temporaire?
Source : Techcrunch