« La vie est un naufrage, mais nous ne devons pas oublier de chanter dans les canots de sauvetage. » – Voltaire
Ah, la haute mer et ses mystères insondables. Mike Lynch, le magnat britannique de la technologie, a rencontré une fin tragique en août dernier lorsque son yacht, le Bayesian, a chaviré au large des côtes de la Sicile. Mais pas de répit pour les braves ! Hewlett-Packard (HP) continue sa quête judiciaire, cherchant désespérément à arracher jusqu’à 4 milliards de dollars de dommages à sa succession. On dirait presque une réminiscence d’une pièce de Shakespeare, où même après la dernière réplique, le drame continue en coulisses.
Pour rappel, le différend entre Lynch et HP ne date pas d’hier. Tout a commencé en 2011 quand Lynch a vendu sa société, Autonomy, à HP pour la somme faramineuse de 11 milliards de dollars. Un an plus tard, HP a révisé la valeur de la société à seulement 8,8 milliards de dollars, accusant Lynch d’avoir gonflé les ventes et trafiqué les comptes. Un vrai feuilleton d’accusations qui s’est terminé par un non-lieu pour Lynch aux États-Unis en juin dernier.
Mais ce n’était pas la fin de l’histoire. En 2022, HP a gagné une réclamation civile au Royaume-Uni, où un juge a décidé que Lynch et son ancien directeur financier, Sushovan Hussain, avaient bel et bien fraudé la société. Ce fut un coup de théâtre, bien que le juge ait laissé entendre que les dommages seraient probablement « substantiellement inférieurs à ceux réclamés. »
Même au-delà de la tombe, les affaires continuent comme les vagues de l’océan : incessantes et imprévisibles.
Le tragique incident a vu Lynch, sa fille de 18 ans, et cinq autres personnes perdre la vie dans une violente tempête le matin du 19 août. Quinze autres passagers, dont l’épouse de Lynch, Angela Bacares, ont été secourus. Ironiquement, l’excursion était censée célébrer l’acquittement récent de Lynch. Il semblerait que même les tycoons ne soient pas à l’abri des caprices de la mer.
Il est étrange de penser qu’une querelle née dans les sombres abysses des chiffres et des audits peut survivre à son principal antagoniste. Peut-être que la véritable leçon ici est que dans la haute finance, rien n’est jamais vraiment réglé. Après tout, si Lynch savait naviguer sur les eaux tumultueuses du business, il ne pouvait malheureusement pas échapper aux tempêtes de la vie.
Pour HP, il semble que l’affaire soit loin d’être terminée. Comme on dit en anglais, « dead men tell no tales, » mais leur patrimoine, lui, peut encore causer bien des remous. Gardez vos gilets de sauvetage prêts, ça va encore secouer.
Source : Engadget