« L’espace est un lieu pour l’audace, et aussi parfois pour les réparations d’urgence. » – Un ingénieur de la NASA anonyme.
Le 6 septembre, à 18h04 heure de la côte est, la capsule Starliner de Boeing a pris son envol de la Station Spatiale Internationale (ISS). Elle a atterri en douceur et sans encombre dans le White Sands Space Harbor, au Nouveau-Mexique, à 0h01 le 7 septembre. Calypso, son petit nom, n’a pas emmené d’astronautes cette fois-ci, bien que Suni Williams et Butch Wilmore aient voyagé avec elle jusqu’à l’ISS. Pour des raisons de sécurité, ces derniers rentreront sur Terre en février à bord d’une capsule SpaceX Crew Dragon.
Lorsque les ingénieurs au sol ont trouvé des fuites d’hélium et des propulseurs défaillants sur la route vers l’ISS, NASA a décrété que mieux valait la prudence que l’accident. Bien que Wilmore et Williams aient surveillé le retour de la capsule avec plus d’attention qu’un ado regardant un épisode final d’une série télévisée, c’est sans stress qu’ils ont confié la réadmission à l’atmosphère à Calypso.
« Quand l’espace devient imprévisible, on atterrit en douceur. »
Curieusement absent lors de la conférence de presse post-atterrissage, Boeing a laissé la parole à trois responsables de la NASA. S’agit-il d’une bouderie technique? Que nenni! NASA a simplement pris le relais pour parler de la mission, rassurant tous les fans de technologie spatiale sur la collaboration sincère entre les deux entités. Cependant, tous s’accordent à dire qu’ils auraient préféré un retour avec équipage selon le plan initial.
Malgré les embûches rencontrées, l’équipage n’a pas tari d’éloges pour Starliner, vantant l’atterrissage « en plein dans le mille ». Selon eux, tout test comporte son lot de surprises, et atteindre 85 à 90 % des objectifs est un exploit méritant un feu d’artifice en orbite.
Il faudra environ deux semaines pour ramener Calypso aux terrains de la NASA et une semaine de plus pour extraire toutes les données précieuses qu’elle a collectées. Ces données seront soigneusement scrutées et utilisées pour améliorer une foule de petits détails techniques du vaillant vaisseau.
Hélas, les ingénieurs ne pourront pas inspecter les propulseurs et les « nichoirs » de propulseurs perdus dans l’océan Pacifique (yep, c’est leur nom !). Les problèmes détectés étaient causés par une chaleur excessive ayant fait gonfler et fuir les sceaux de métaux légers, mettant sérieusement à mal l’équipement. Mais comme l’a dit Steve Stich : “Ces ennuis ne sont pas insurmontables, juste des galettes à faire griller.”
Si le prochain vol de Starliner aura ou non un équipage à bord reste une grande question. Entre-temps, la NASA se prépare pour d’autres missions, dont Crew-8 et Crew-9 de SpaceX, pour que nos astronautes préféré·e·s se sentent toujours comme à la maison – même quand cette maison est à des centaines de kilomètres au-dessus de nos têtes.
Source : Engadget