Comment une arrestation peut-elle transformer le destin d’une entreprise technologique? C’est la question que l’on se pose en observant les récents événements entourant Telegram et son fondateur, Pavel Durov. Arrêté en France fin août et accusé de faciliter la distribution de contenu répréhensible et d’organiser des fraudes, Durov a pourtant vu son application connaître un pic de téléchargements. Quel paradoxe y a-t-il derrière cette dynamique croissante?
En Corée du Sud, lors de la Korea Blockchain Week, la blockchain de Telegram, TON, célébrait ses 1 milliard de transactions. Malgré les nouvelles troublantes, les développeurs et investisseurs semblaient en pleine euphorie. Pourquoi une telle ferveur bien que le navire soit en pleine tempête?
Ironiquement, l’arrestation de Durov semble avoir catalysé un intérêt accru pour Telegram et TON. Les utilisateurs actifs et le nombre de transactions ont atteint des records. Est-ce que les crises peuvent vraiment favoriser la croissance d’une technologie?
« Last week, TON hit all-time highs for active users and number of transactions during what, let’s be honest, is probably one of the worst weeks ever in news for TON, » Jack Booth, co-founder de TON Society.
Durov ne devrait théoriquement pas influencer directement le cours de TON, car Telegram et TON Foundation sont censés être indépendants. Toutefois, l’histoire est plus complexe. Après l’abandon du projet blockchain par Telegram suite à une poursuite de la SEC, des développeurs externes ont continué à développer TON. Est-ce que cette indépendance proclamée est réelle ou simplement une façade?
Pourtant, la crise n’a pas eu que des répercussions négatives. Minho, un participant à Korea Blockchain Week, a expliqué qu’il avait acheté encore plus de Toncoin suite à l’arrestation de Durov, misant sur un rebond des prix une fois que ce dernier serait libéré. Est-ce que ce type de réaction est majoritaire parmi les investisseurs?
Malgré ses défis, Telegram aspire toujours à devenir une super-application, à l’image de WeChat, intégrant des services multiples et une solide infrastructure de paiements via cryptomonnaie. La question reste: peut-on vraiment atteindre ce statut avec une telle instabilité en arrière-plan?
En fin de compte, même si Telegram devait disparaître, selon Booth, TON survivrait grâce à son indépendance en tant que réseau blockchain. Cependant, on ne peut nier que les deux entités restent perçues comme interconnectées. Où s’arrête l’influence de l’une sur l’autre?
Alors que les jeux basés sur TON comme Hamster Kombat et Catizen attirent des millions d’utilisateurs, l’avenir de TON semble prometteur. Mais cela suffira-t-il à assurer une croissance durable face à des accusations aussi sérieuses contre son créateur? Qu’est-ce que l’avenir réserve pour Telegram et TON dans ce contexte tumultueux?
Source : Techcrunch