Avez-vous déjà réfléchi à ce que deviennent vos données sur LinkedIn ?
Récemment, LinkedIn a été accusé d’avoir utilisé les données des utilisateurs américains pour entraîner des modèles d’IA sans mettre à jour ses conditions d’utilisation. Comment une telle situation a-t-elle pu se produire, et pourquoi les utilisateurs des États-Unis ont-ils été ciblés spécifiquement ? Les termes de service ont maintenant été mis à jour, mais cette modification est-elle vraiment suffisante pour protéger notre vie privée ?
La plateforme indique utiliser ces données pour entraîner ses propres modèles ainsi que ceux de son propriétaire, Microsoft. Est-il acceptable pour une entreprise de récupérer nos données pour améliorer ses services sans notre consentement explicite ? D’autant plus que LinkedIn précise que ces données peuvent inclure des informations sensibles comme nos préférences linguistiques ou la fréquence de nos publications.
La collecte de données sans consentement explicite est de plus en plus critiquée.
Devons-nous nous méfier de la facilité avec laquelle nos informations personnelles sont utilisées pour des fins de développement technologique ? Le groupe Open Rights Group appelle à une enquête sur LinkedIn pour vérifier la conformité de ces pratiques avec les régulations en matière de protection des données. N’est-il pas troublant que même les efforts pour se désinscrire du processus de collecte ne puissent affecter les données déjà utilisées ?
Alors que d’autres plateformes comme Meta (anciennement Facebook) ont simplifié le processus de désinscription suite à des pressions réglementaires, pourquoi LinkedIn semble-t-il en retard sur ce point ? L’opt-out seul est-il suffisant pour protéger nos droits, alors que certaines voix réclament une politique d’opt-in, exigeant un consentement préalable des utilisateurs avant de traiter leurs données ?
Comment pouvons-nous être assurés que les régulations en place sont réellement respectées, en particulier lorsque la Data Protection Commission irlandaise indique que l’option de désinscription n’est pas disponible pour les utilisateurs de l’UE/EEE, car leurs données ne sont pas utilisées pour ces modèles ?
À l’heure où les grandes entreprises comme Automattic ou Reddit monétisent les contenus de leurs utilisateurs pour entraîner des modèles d’IA, ne devrions-nous pas être plus vigilants quant à la manière dont nos données sont utilisées ? Et que dire des utilisateurs de Stack Overflow qui ont vu leurs posts restaurés après les avoir supprimés en signe de protestation contre la licence de leurs données à OpenAI ?
La question reste de savoir jusqu’où ces pratiques vont aller et à quel point nos données sont vraiment sécurisées. Les régulations actuelles sont-elles suffisantes pour garantir notre vie privée ? Ou devrions-nous revoir complètement la manière dont les entreprises technologiques gèrent les données personnelles ?
Source : Techcrunch