Comment les géants des réseaux sociaux et du streaming se débrouillent-ils vraiment avec nos données personnelles?
Vous êtes-vous déjà demandé ce que les plateformes de médias sociaux et les services de streaming vidéo font avec vos données personnelles? Un rapport récent de la FTC lève le voile sur ces pratiques de collecte et de monétisation exhaustives, et bien que les conclusions ne soient pas choquantes pour les initiés, elles tracent une ligne claire pour une régulation nécessaire.
En 2020, la FTC avait ordonné à neuf grandes entreprises technologiques, parmi lesquelles Amazon, Facebook et YouTube, de révéler les coulisses de leurs modèles économiques. Quelles données collectent-elles, sur qui, et combien de temps sont-elles conservées? L’objectif : éviter toute ambiguïté ou dissimulation.
Les réponses fournies par ces entreprises étaient vague et incompletes, comme l’explique Samuel Levine, directeur du Bureau de la protection des consommateurs de la FTC :
Les entreprises ont fourni des réponses limitées, incomplètes ou inutiles, soigneusement formulées pour être auto-référentielles et éviter de révéler des informations clés.
Le rapport final révèle nombre de pratiques douteuses teintées d’inefficacité et de malveillance. En effet, peu de ces pratiques surprennent encore, mais il est crucial de les revoir pour comprendre l’ampleur de la situation.
Les mauvaises pratiques dans la collecte de données ne surprennent plus mais appellent une régulation stricte.
Bien que quatre années se soient écoulées depuis cette enquête, et malgré l’arrivée de Lina Khan à la tête de la FTC, aucune grande révision des règles n’a encore été adoptée. Des violations flagrantes des lois sur la protection de la vie privée des enfants, comme celles commises par Meta et Amazon, restent un problème majeur.
Alors, pourquoi ce rapport est-il si crucial? La FTC doit prouver, preuves en main, que ces entreprises échappent à tout contrôle pour justifier la mise en place de nouvelles règles qui pourraient restreindre des géants industriels. C’est une stratégie semblable à celle de la neutralité du net, où les preuves sont fondamentales pour contourner les contestations des industries impactées.
Par ailleurs, la présidente Khan répond également aux dissidences internes et aux critiques de ceux qui dénoncent une tentative de réguler la liberté d’expression ou les modèles économiques. Ces arguments sont écartés avec la confiance de quelqu’un qui prépare déjà une proposition de régulation bien définie.
Cette éventuelle proposition viserait à réduire l’influence de ces entreprises qui dominent le marché des médias sociaux et du streaming. Selon Khan, leur relative domination a un impact disproportionné sur la vie des Américains, ce qui renforce la nécessité d’une régulation pour éviter une surveillance abusive, tant privée que gouvernementale.
En somme, laissons-nous vraiment les géants de la tech s’autoréguler ou la FTC interviendra-t-elle pour protéger les libertés essentielles des citoyens ?
Source : Techcrunch