Comment une entreprise peut-elle en arriver à dominer un marché à tel point qu’elle influence les prix de quasiment tout ce que nous achetons ?
C’est la question que beaucoup se posent aujourd’hui à propos de Visa. Un géant du secteur financier accusé par le ministère de la Justice américain de monopoliser les marchés des réseaux de débit. Mais que sait-on réellement de cette affaire ?
Selon un rapport de Bloomberg, la plainte antitrust déposée par le DOJ contre Visa est le fruit d’une enquête de plusieurs années démarrée en 2020. Pourquoi s’intéresser alors à une société dont on se sert essentiellement pour nos paiements quotidiens ?
Les accusations portées contre Visa sont lourdes. En tentant d’acquérir la startup fintech Plaid pour 5,3 milliards de dollars, Visa aurait essayé d’éliminer une menace concurrentielle significative. Le DOJ a bloqué cette opération, arguant que l’acquisition renforcerait encore plus la position dominante de Visa sur les marchés des débits.
Visa est accusée d’étouffer la concurrence à travers un réseau d’accords exclusifs.
Suite à cet échec d’acquisition, Visa a renoncé à son offre, mais le DOJ n’a pas pour autant cessé ses investigations. L’agence allègue dans sa dernière plainte que les contrats exclusifs de Visa avec les banques et les entreprises permettent à l’entreprise de maintenir son hégémonie et d’étrangler tout potentiel concurrent. Est-il légitime de penser que Visa abuse de sa position pour imposer des frais exorbitants que nous finissons inévitablement par payer ?
D’un autre côté, Julie Rottenberg, avocate générale de Visa, a répondu à Engadget dans une déclaration par email qualifiant la plainte du DOJ de « sans fondement ». Selon elle, Visa ne serait qu’un joueur parmi d’autres dans un marché des débits en pleine croissance. Alors, qui croire ?
Elle avance que les entreprises et les consommateurs choisissent Visa pour son réseau fiable, sa protection contre la fraude de classe mondiale et la valeur ajoutée qu’elle procure. Est-ce possible que le succès de Visa soit uniquement le fruit de ses innovations et sa performance ? Ou y a-t-il bien une part de vérité dans les accusations lancées par le DOJ ?
À la lumière de cette affaire, il est crucial de se demander : pouvons-nous vraiment croire que de telles grandes entreprises agissent toujours dans l’intérêt des consommateurs ?
Source : Engadget
