Pourquoi une entreprise de 8 milliards de dollars reviendrait-elle sur sa décision de rendre ses logiciels fermés ? En effet, tandis que bon nombre de sociétés dans le domaine de l’open source adoptent des licences plus restrictives ou totalement propriétaires, Elastic a décidé de faire volte-face. Quelle est donc la raison derrière ce choix audacieux ?
Pour comprendre ce retournement, il faut revenir sur les événements de ces dernières années. En 2021, Elastic, connue pour ses produits Elasticsearch et Kibana, avait opté pour des licences propriétaires suite à des conflits avec Amazon AWS. L’utilisation de la marque « Amazon Elasticsearch » par AWS avait créé une confusion parmi les utilisateurs, croyez-le ou non. Mais cette démarche légale était-elle vraiment la solution optimale pour Elastic ?
Shay Banon, le co-fondateur et CTO d’Elastic, nous éclaire sur ce point : « Les gens pensent parfois que nous avons changé de licence par dépit face à Amazon. En réalité, ce qui nous préoccupait vraiment, c’était la violation de la marque. » La voie légale, bien qu’à première vue efficace, s’est avérée être une bataille de longue haleine. Est-ce que cette volonté de protéger la marque valait vraiment la peine ?
En fin de compte, Elastic a décidé que l’open source était la voie à suivre.
Revenir à une licence open source était une décision importante, surtout après avoir vu les développements autour de la plateforme OpenSearch d’AWS. Imaginer Elastic faire ce changement sans un « masterplan » peut sembler surprenant, mais Banon affirme que l’amour pour l’open source a joué un rôle clé. Comment une telle décision peut-elle influencer l’avenir d’Elastic ?
Mais attention, cette transition n’est pas totale. Elastic a décidé d’adopter l’AGPL, une licence qui impose des conditions plus strictes, contrairement à l’ancien Apache 2.0, plus permissif. Ce n’est pas une simple question de philosophie, mais de positionnement stratégique dans un marché compétitif. Quelle sera la prochaine étape pour Elastic dans cet écosystème en constante évolution ?
Il est évident que ce retour à l’open source n’est pas seulement un coup de marketing, mais une tentative de réintégrer la communauté open source et de redéfinir certaines normes de licence. Pourtant, les questions subsistent : Cette reconnaissance par l’OSI suffira-t-elle à redonner à Elastic la place qu’elle mérite dans le monde open source ?
En fin de compte, pourra-t-elle maintenir cette position tout en innovant et en restant compétitive face à des géants comme AWS ? Quels autres défis pourraient se poser à Elastic dans ce nouveau chapitre de son histoire open source ?
Source : Techcrunch