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Credits image : Yusuf Yassir / Unsplash

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Soudan : Quand la tech défie la guerre

« Quand la vie te donne des citrons, fais une start-up tech ! »

Si vous pensez que créer une entreprise est un parcours du combattant, essayez de le faire en plein milieu d’une guerre civile. C’est pourtant ce qu’a réussi l’enthousiaste fondateur de la Savannah Innovation Labs, Yousif Yahya. Malgré les graves troubles au Soudan, ce visionnaire a réussi à relancer ses activités après une pause forçée de six mois.

Le 15 avril dernier, alors que les fusillades éclataient, Yahya et son équipe ont été chassés de leurs bureaux par la milice RSF. Confrontés à une urgence peu orthodoxe, ils ont entrepris un périple de 12 heures vers l’Égypte pour assurer leur sécurité. Au-delà de l’aspect dramatique de l’exil, Yahya a su utiliser ce moment critique pour réinventer son incubateur de start-up depuis Le Caire.

Quand la guerre frappe, l’innovation frappe plus fort.

Installée dans les régions moins troublées de l’est du Soudan, Savannah n’a pas perdu de temps à ressusciter son programme « We-Rise », sponsorisé par l’Union européenne et l’Agence italienne pour la coopération au développement. Ce bootcamp entrepreneurial, qui a mobilisé plus de 300 entreprises, offre à ses finalistes des subventions allant de 2 500 à 7 500 euros. Un vrai coup de pouce dans un contexte où l’espoir semble aussi mince qu’un ticket de métro usé.

Mais attention, derrière cette générosité se cache une volonté farouche de ne pas retourner à la case départ. Yahya refuse de laisser la guerre effacer les acquis. Ses objectifs sont clairs : préparer les jeunes pousses soudanaises à un futur post-conflit, où les explications sur les feuilles de termes et l’équité seront bien loin des préoccupations des pitchs fiévreux.

Pour aller plus loin, Savannah élargit ses horizons et établit des réseaux au-delà des frontières soudanaises, notamment en Ouganda, au Kenya et en Égypte. L’idée est de rassembler la diaspora soudanaise de la tech pour continuer à bâtir le réservoir de talents qui propulsera la transformation technologique du pays. Yahya, qui a conçu Savannah pendant ses études aux États-Unis, est convaincu que le talent précède les investissements nécessaires à une transformation nationale.

Malgré les cicatrices laissées par le conflit, Yahya est persuadé que le Soudan deviendra, une fois la paix revenue, un terreau fertile pour le capital-risque. « Une fois la guerre terminée, je parierais que le Soudan sera un marché très mûr pour le VC », affirme-t-il avec une détermination à toute épreuve. En effet, la nouvelle génération de Soudanais est prête à se retrousser les manches.

Alors si un jour vous vous plaignez des embouteillages sur le chemin du bureau, pensez à Yahya et à son incroyable périple à travers la guerre pour relancer la tech soudanaise. Après tout, comme on dit, « guerre ou pas guerre, quand la tech appelle, il faut savoir décrocher ! »

Source : Techcrunch

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