Une tempête dans le monde de la technologie, entre deux géants du web, soulève une question cruciale : jusqu’où un différend professionnel peut-il aller avant de devenir destructeur ? Le conflit entre WP Engine, un service d’hébergement web, et Matt Mullenweg, co-fondateur de WordPress et PDG d’Automattic, s’est récemment intensifié au point où des actions en justice ont été intentées. Mais que s’est-il passé pour que la situation en arrive à ce point ?
WP Engine a accusé Mullenweg d’abus de pouvoir, d’extorsion et de cupidité, tandis que de nombreux collègues de Mullenweg chez Automattic se sont alignés contre ses actions. La controverse a conduit ce dernier à offrir un « package de rachat » pour encourager ceux qui n’étaient pas d’accord avec lui à démissionner. Le résultat ? Un total de 159 employés, soit 8,4 % de l’entreprise, ont choisi de partir. Mais qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir de l’entreprise et comment interpréter ce pourcentage significatif de départs ?
Nombre de ces départs provenaient du secteur Écosystème / WordPress de l’entreprise, le reste venant de divisions travaillant sur des applications comme Tumblr et Cloudup. Mullenweg, toutefois, a tenté de donner une tournure positive à cet événement en soulignant que 91,6 % de ses employés ont choisi de rester, renonçant à 126 millions de dollars de primes de départ potentielles. Mais cela suffit-il à masquer la profondeur du trou creusé par cette querelle ?
Mullenweg qualifie WP Engine de « cancer pour WordPress » tout en accusant l’entreprise d’avoir violé les marques déposées de WordPress.
Il prétend avoir offert à WP Engine la possibilité de payer des frais de licence directe ou de contribuer en nature au projet open source, offre refusée par l’entreprise. De leur côté, WP Engine soutient que leur utilisation de la marque WordPress était légale. En réponse, la Fondation WordPress a modifié sa politique de marque pour indiquer que l’abréviation « WP » n’était pas concernée, mais a prié de ne pas l’utiliser de façon confuse. Pourtant, le ton accusateur persiste : WP Engine n’aurait jamais contribué à la fondation malgré ses milliards de revenu gagnés grâce à WordPress. Devons-nous voir là une attaque justifiée ou un stratagème pour alimenter les flammes de la rivalité ?
Les accusations portées contre Mullenweg vont jusqu’à réclamer 8 % des revenus mensuels de WP Engine comme royalties et incluent des charges de diffamation, de fraude informatique, et même de fraude fiscale. Automattic, de son côté, balaye ces accusations d’un revers de main dans une déclaration qualifiant le dossier de « sans mérite ». Mais jusqu’où iront ces hostilités ? Y a-t-il encore une chance de réconciliation entre ces acteurs majeurs de l’écosystème numérique ?
Alors que ces événements secouent le paysage du web, une question demeure : la rivalité industrielle peut-elle ultimement nuire à l’essence collaborative du logiciel open source ?
Source : Engadget
