« Dans l’espace, personne ne vous entend crier… sauf peut-être Voyager ! ». Depuis leur lancement en 1977, les sondes mythiques Voyager 1 et 2 s’accrochent tant bien que mal à leur mission, telle une pile Duracell spatiale improbable. Mais comme tout bon feuilleton intergalactique, la saga des Voyagers soulève une question : Combien de temps encore cette aventure peut-elle durer ?
Avec du plutonium-238 comme carburant, les deux sondes convertissent la chaleur en électricité, comme des cuisinières cosmiques étranges, depuis bientôt presque un demi-siècle. Cependant, le spectacle touche à sa fin, puisque la NASA vient d’éteindre un autre instrument sur Voyager 2 : l’instrument de « plasma science ». Eh oui, afin de garder le navire à flot dans le vaste océan interstellaire, il faut parfois lâcher du lest.
« Les ingénieurs de mission ont pris des mesures pour éviter d’éteindre un instrument scientifique aussi longtemps que possible, car les données scientifiques collectées par les sondes Voyager sont uniques », rappelle la NASA. En effet, aucun autre appareil créé par l’humanité n’a encore traversé ces territoires inexplorés du cosmos.
La quête interstellaire des Voyagers pourrait durer dans l’espace, bien après que nous ayons tous oublié nos mots de passe Wi-Fi.
Le dernier instrument sacrifié, destin clairsemé des appareils en fin de mission prolifique, s’intéressait au flot d’atomes chargés électriquement en provenance du soleil. Mais depuis que Voyager 2 a franchi l’étape ultime de quitter notre système solaire en 2018, cet instrument en particulier faisait tapisserie. Ainsi, les quatre instrumentations survivent : le système de rayons cosmiques, les particules chargées de basse énergie, le magnétomètre et l’ensemble d’ondes de plasma.
Voyager 1, la jumelle voyageuse, suit le même sort. Désormais, ces sondes spatiales nous rappellent que même avec moins de 250 watts, soit la capacité électrisante d’un grille-pain, elles peuvent encore faire ping à la NASA à 12,8 milliards de miles de distance. Bref, de véritables psychologues du cosmos.
En dépit de leur puissance amoindrie, ces valeureux vaisseaux ont encore des promesses à tenir jusqu’aux années 2030, ou peut-être jusqu’à ce qu’ils décident de s’éclipser définitivement, emportant avec eux les informations de notre terre répertoriées sur leur disque doré. Bref, aussi intrépides que des messagers spatiaux autochargés prêts à bavarder avec l’univers pendant des milliards d’années.
Quant à nous sur Terre, que demander de plus que de croiser les stars de temps à autre ? Dieu sait que l’évasion terrestre est maintenant un genre universel : espérons que dans ce vaste inconnu, les Voyagers ne finissent pas en panne d’essence avant d’avoir rencontré un dépanneur céleste.
Et souvenez-vous, si l’univers avait une batterie illimitée, Voyager ne serait jamais à court de voyage !
Source : Mashable