Comment une entreprise russe, anciennement connue sous le nom de Yandex, peut-elle renaître sous une nouvelle identité et rivaliser sur la scène mondiale avec des géants de l’infrastructure cloud pour l’IA ? Nebius, c’est ainsi qu’elle se nomme dorénavant, semble déterminée à explorer ces vastes horizons. Mais comment est-ce possible après les sanctions économiques qui avaient interrompu son parcours boursier ?
Autrefois le « Google de Russie », Yandex est une entreprise que l’on n’associerait pas spontanément à l’innovation européenne en matière d’IA. Néanmoins, avec sa nouvelle dénomination et son positionnement stratégique, Nebius pourrait changer la donne. Cette transformation étonnante soulève une question fondamentale : une entreprise avec un passé si fortement ancré en Russie peut-elle s’établir comme leader sur un marché européen concurrentiel et techniquement sophistiqué ?
Ce qui est intrigant, c’est la promesse de Nebius de devenir un acteur clé dans le secteur prometteur du « GPU-as-a-service ». En choisissant cette direction, Nebius veut manifestement défier les poids lourds établis comme Alphabet et Microsoft. Qu’est-ce qui différencie vraiment Nebius de ces géants américains ? La réponse pourrait résider dans leur quête de combiner innovation européenne et expertise russe dans le domaine de l’infrastructure IA.
L’ambition affichée par Nebius est à la hauteur des défis qu’elle se prépare à relever dans le monde de l’IA.
En 1997, Yandex avait pavé sa voie à travers diverses vicissitudes jusqu’à atteindre une valorisation de 31 milliards de dollars. Toutefois, les bouleversements géopolitiques et les sanctions internationales ont fait vaciller l’entreprise, qui a dû s’adapter et se réinventer. Nebius est donc née de ces cendres, centrée sur les maigres actifs restants de Yandex hors de Russie, notamment son centre de données en Finlande.
Alors que la procédurale de retrait de Yandex du Nasdaq semblait inévitable, l’entité a non seulement réussi à maintenir sa cotation, mais a aussi récolté un montant substantiel de 2 milliards de dollars de la vente de ses actifs russes. Cela a rendu la structure de financement de Nebius cruciale pour soutenir son ambition de devenir le leader européen de l’IA. Comment cette infusion de capital façonnera-t-elle l’avenir de l’entreprise sur le marché européen de l’IA ?
Volozh, le fondateur visionnaire derrière tout cela, a réintégré la direction avec une nouvelle vision. Pour lui, l’ambition est claire : bâtir l’une des plus grandes infrastructures spécialisées pour l’IA dans le monde. Dans cette ère numérique où l’accès au traitement graphique et au capital est critique, Nebius prétend posséder ces ressources essentielles. Mais la véritable question reste : est-ce que ces atouts seront suffisants pour relever le défi monumental qu’est de détrôner les géants existants ?
Avec le retour de ses actions ordinaires sur le marché ce 21 octobre 2024, chacun regarde maintenant Nebius pour voir si cette entreprise autrefois controversée peut déployer ses forces dans un monde post-sanctions. Une autre naissance, une autre chance. Mais quels obstacles pourraient encore se dresser sur le chemin de Nebius alors qu’elle cherche à redéfinir sa place dans la révolution de l’IA ?
Source : Techcrunch