« Qui vend du vent récolte des batteries. » Voilà une phrase qui pourrait facilement résumer l’ambition de Philipp Man, ancien mordu de montres de luxe, désormais converti à la batterie à grande échelle. C’est après dix ans à marteler des cadrans pour le gratin que Man s’est rendu compte qu’il était temps de changer d’aiguille. Terminée la course effrénée pour vendre des gadgets coûteux, direction le monde fascinant de l’énergie renouvelable.
Après un séjour précédent du côté obscur de l’énergie chez Glencore, Man voulait une reconversion sulfureuse : être l’artisan du changement, tout en gardant le profit dans le viseur. Allemagne oblige, avec ses jours calmes et couverts, l’idée de se plonger dans les batteries semble évidente. C’est ainsi que Terralayr, un nom qui sonne presque comme une danse irlandaise, a vu le jour. Et si on dansait la Terralayr au rythme des gigawatts ?
Le marché de l’entreposage d’énergie connaît un véritable boom, triplant même en 2023 selon BloombergNEF. Pourtant, Man est d’avis qu’il a été monté à l’envers. Partant de l’observation que des batteries sont bâties d’abord et échangées après, Terralayr apporte une approche plus… nuageuse. Un peu comme AWS pour les ressources informatiques, Terralayr agrège, regroupe, virtualise et vend la capacité des batteries présentes sur le réseau.
Quand la batterie va, tout va !
Mais attention, ils ne prétendent pas jouer aux traders. Plutôt que de jouer les requins de la bourse électrique, Terralayr se veut être un endroit où les capacités se vendent au mieux offrant. Un preneur d’opportunités si l’on peut dire, qui vous trouve le meilleur covoil’voltage’ pour vos électrons.
Pour les acheteurs d’énergie, ces deals énergétiques permettent de boucher les trous de production, une aubaine en cas de grêle inopinée. Que reste-t-il donc à Man pour compléter le puzzle ? Peut-être quelques mégawatts en Allemagne, où Terralayr prévoit de croître de 7 gigawatts sur une décennie. Par ailleurs, avec des investisseurs prestigieux dans sa poche et même des yeux rivés sur le Texas et la Californie, Terralayr prend son envol avec un joli chèque de 62 millions d’euros.
Terralayr est bien plus qu’une simple startup de batteries. C’est une véritable piste de lancement vers un futur où chaque électron compte. Et si c’est en Allemagne que l’aventure démarre, qui sait où elle finira ? Après tout, le vent ne connaît pas de frontière.
Ainsi, que vous soyez incollable sur les megawatts ou néophyte du courant alternatif, Terralayr pourrait bien redresser votre boussole énergétique. Elle fait déjà danser sa gigue innovante sur les fils électriques du monde entier. Dans un marché électrisant et électrisé, Philipp Man et ses associés semblent bien décidés à orchestrer une mélodie énergétique qui pourrait geekement se conclure par : « À watt la suite? »
Source : Techcrunch