« Que ferait Google ? », c’est la question que Joâo Moura aurait pu se poser avant de quitter ses activités chez Clearbit. De la conception d’intégrations d’IA à la définition de la feuille de route produit, Moura savait déjà y faire. Mais voilà, après que HubSpot a mis la main sur Clearbit, il lui fallait de nouveaux horizons. Le voilà donc, notre entrepreneur en série, avec un projet encore plus ambitieux.
Moura lance CrewAI, une start-up qui souhaite automatiser les tâches répétitives de bureau, comme résumer des rapports ou intégrer de nouveaux employés. Vous vous demandez comment ça marche ? À la sauce Uber des IA, CrewAI ne développe pas ses propres modèles, mais plutôt s’appuie sur ceux d’autres fournisseurs tels qu’OpenAI et Anthropic. En gros, c’est comme choisir un pacemaker en fonction de son battement de cœur.
Contrairement à la RPA (Robotic Process Automation) qui repose sur des règles prédéfinies du type « si… alors », CrewAI offre une solution plus souple et résiliente pour automatiser les tâches sur les applications existantes. Moura décrit cela comme « donner aux équipes la capacité de créer des ‘agents’ IA qui protègent leur confidentialité ».
À choisir entre Hal de 2001 et un agent CrewAI, autant prendre un agent qui respecte l’heure de la pause déjeuner.
S’il est clair que RPA a de gros défauts – une enquête révélait que 69% des utilisateurs expérimentaient des dysfonctionnements hebdomadaires — la voie de l’IA n’est pas non plus sans embûches. Mais Moura, lui, atteste qu’elle est plus fiable. Et avec des investisseurs comme Andrew Ng et Dharmesh Shah à bord, il semble qu’il n’y a pas que CrewAI qui croit en ses chances.
CrewAI n’est pas seul sur ce marché très couru. La concurrence est rude avec des start-ups comme Orby, Bardeen ou Twin Labs se lançant aussi sur l’automatisation des flux de travail. Les géants traditionnels de la RPA ne sont pas non plus en reste et tentent désespérément d’intégrer plus d’IA pour survivre dans cette guerre des machines.
Jusqu’à présent, CrewAI a su attirer 150 clients et est valorisé à 100 millions de dollars. Parmi ses offres, la souscription Enterprise Cloud promet un petit goût de VIP bienvenu avec des modèles de workflows prédéfinis et un support prioritaire. En attendant de devenir rentable, la start-up mise aussi sur l’expansion : agrandir son équipe et ses produits d’automatisation.
Pourquoi rejoindre CrewAI ? Moura voit déjà grand : « Nous voyons 100 000 groupes d’exécutions multi-IA par jour ». Avec ça, il espère rentabiliser son investissement d’ici l’été prochain. Il est à espérer que cet été soit aussi ensoleillé pour CrewAI qu’un CD de Joe Dassin. Ou peut-être qu’un agent IA réussira à transformer le lyrisme numérique en poésie symboliste.
Source : Techcrunch