« Quand la technologie prend son envol, ne vous attendez pas à ce que les choses se passent en douceur. » Voilà une phrase qui résonne fort chez DJI, le célèbre fabricant de drones. Le 19 octobre 2023, DJI a décidé de sortir les gros camions en déposant une plainte contre le Département américain de la Défense. Mais rassurez-vous, personne n’a encore été attaqué par un escadron de drones miniatures !
Après seize mois à essayer de dialoguer avec le DoD (oui, seize mois !), DJI a opté pour la méthode judiciaire, faute de communication. D’après leur porte-parole, cette décision était aussi nécessaire qu’une mise à jour logicielle inopinée sur votre smartphone. Selon eux, la liste noire sur laquelle DJI figure n’a rien à voir avec leurs drones qui servent à capturer des vidéos dignes de YouTube, et non à espionner avec autant de discrétion qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine.
La nomination de DJI en tant qu’« entreprise militaire chinoise » remonte à 2022, et ça a jeté un sacré pavé dans la mare. En fait, la société a déjà été confrontée à d’autres vagues de méfiance. En 2020, ils ont eu droit à une place sur la liste des entités du Département américain du Commerce — un ticket pour le parc d’attractions cité interdit aux entreprises US. L’année suivante, DJI a également été blacklistée par le Département du Trésor, accusé d’avoir un rapport avec la surveillance des Ouïghours, ce à quoi DJI rétorque : « On n’y est pour rien, promis juré ! »
DJI est dans l’œil du cyclone, mais pour le moment, leurs drones continuent de survoler la tempête.
La société clame que toutes ces accusations créent des turbulences financières et de réputation, faisant de leurs employés les victimes de stigmatisation — comme si être pilote de drone ne suffisait pas à alimenter les préjugés. DJI critique avec vigueur le rapport du DoD qui, selon eux, s’appuie sur des informations erronées et déconnectées de la réalité. Et il semblerait que le fiasco aille jusqu’à confondre des noms aussi communs que « Zhang Wei » (l’équivalent chinois de « John Smith »).
La cerise sur le gâteau ? Frank Wang, le fondateur de l’entreprise, et trois investisseurs de la première heure détiennent ensemble une écrasante majorité de droits de vote et de parts de DJI. Difficile de croire que cette petite équipe de passionnés soit pilotée par une armée en arrière-plan, non ?
Face à cela, le Département de la Défense joue la carte du silence radio. Pas la moindre déclaration à l’horizon en attendant que tout cela se règle en cour. Une chose est sûre, DJI semble vouloir inverser la vapeur et prouver qu’ils ne sont pas les méchants de l’histoire. Ce qui nous amène à penser : la guerre des drones ne sera peut-être pas celle qu’on croyait !
En attendant, on espère que tout cela ne règlera pas en un rien de temps comme une mauvaise configuration GPS.
Source : Techcrunch