« La créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse » disait Albert Einstein, et Valentina Agudelo semble décidée à prouver que l’amusement peut sauver des vies. Il y a six ans, en plein sein d’une compétition entrepreneuriale universitaire, Valentina a découvert un troublant écart de survie au cancer du sein entre l’Amérique Latine et le monde développé, avec ses compatriotes colombiennes touchées de plein fouet par une détection tardive.
Elle a compris que le cancer du sein est traitable quand dépisté tôt, mais que les vastes populations rurales d’Amérique Latine n’ont pas facilement accès aux mammographies et autres outils de diagnostic. Ni une ni deux, Valentina et ses amis ont imaginé un appareil portable capable de détecter le cancer du sein précocement, en espérant que leur projet ne resterait pas qu’une douce rêverie étudiante.
Après cette compétition, Valentina a fondé Salva Health et s’est lancée dans le développement de Julietta, un petit appareil mesurant la densité des tissus à l’aide d’électrodes. En un rien de temps, les résultats s’affichent sur téléphone, tablette ou ordinateur. Depuis, elle a jonglé entre études, stages, et vie de startuppeuse, sans jamais quitter des yeux son objectif principal.
Un petit « clic » pour Julietta, un grand pas pour la santé en Amérique Latine.
Salva Health a noué un partenariat avec Grupo Sura, pour lancer des essais cliniques et bâtir un modèle d’IA prédictif du risque de cancer du sein. Avec ses 13 employés dévoués, l’entreprise attend de pied ferme l’approbation de l’INVIMA colombien, prémices d’une expansion à travers toute l’Amérique Latine.
Bien sûr, Julietta n’est pas là pour remplacer les mammographies, mais bien pour être un premier outil de triage. Ce drôle de gadget portable pourrait bien faire économiser une jolie somme aux assurances en ajustant la priorité des diagnostics appropriés. C’est justement cette promesse qui lui a valu de flirter avec les étoiles lors de TechCrunch Disrupt 2024.
Salva Health ne rêve pas seulement de tango à travers l’Amérique Latine mais vise aussi d’autres pistes de danse émergentes comme l’Afrique et l’Inde, avec en ligne de mire une demande de reconnaissance par la FDA. La cerise sur le gâteau ? Un business model innovant où Julieta n’est pas vendue aux cliniques mais prêtée, générant des revenus par test. Un moyen de garder la main sur le dispositif et ses données, tout en ouvrant la voie à d’autres diagnostics comme le diabète.
Valentina et son équipe sont sur la bonne voie pour révolutionner le secteur des diagnostics médicaux précoces, rappelant que la technologie n’est pas seulement une question de progrès, mais aussi d’accès égalitaire à la santé. Alors, ne pensez pas que seule la vie est belle, parfois la technologie s’avère être de mèche, surtout quand il s’agit de sauver des seins.
Source : Techcrunch