« Dans le monde des affaires, la curiosité n’a pas tué le chat ; elle l’a aidé à décrocher sa place au sommet. » Bienvenue à la découverte de Modash, une startup estonienne qui a récemment mis la main sur 12 millions de dollars lors d’une levée de fonds en Série A menée par le mystérieux VC néerlandais, henQ, connu pour « financer les projets les plus étranges ». Et en parlant d’étrange, selon le PDG Avery Schrader, l’originalité de Modash réside dans une conviction forte au cœur d’un secteur où plus personne ne croit vraiment : le marketing d’influence.
Alors que le marché du marketing d’influence se retrouve débordé d’immenses suiveurs au grand cœur – à la manière de CreatorIQ ou Upfluence – Modash a décidé de rebrasser les cartes. Au lieu de s’acharner sur les créateurs de contenu déjà bien connus, cette startup audacieuse extrait les données ouvertes pour aider les marques à trouver la perle rare parmi les 250 millions de créateurs inscrits, sauf s’ils se désistent. Les marques peuvent ainsi flirter avec des créateurs de contenu de niche via cette plateforme, dans l’espoir que ces petites figures discrètes punchent fort grâce à l’engagement plus intime et sincère de leur public restreint.
En un sens, c’est le renversement complet du scénario classique du marketing d’influence, qui pourrait bien contourner le cynisme grimpant autour des influenceurs payés grassement pour vanter des produits. Ne pas obliger les créateurs à se connecter rend également l’échelle plus facile à franchir, dans un secteur où les marchés purs et durs peinent à l’ajustement. Schrader fonce dans cette direction sans se laisser refroidir par les multiples paris des classes VC engloutis par un trou noir. « Il est crucial de réaliser que le créateur est l’atome de l’internet. Les créateurs ne cesseront de faire des trucs bizarres, au-delà des économies brusques et sauvages que subit leur secteur », dit-il, avec une marque d’optimisme dans la voix.
Modash, ou comment voir la création autrement dans un monde saturé de célébrités éphémères.
À 26 ans, le jeune canadien Schrader n’a rien à envier question aventure. Originaire de la Nouvelle-Écosse, il s’est promu à devenir uti influent du secteur numérique en s’installant en Estonie, souvent citée comme la « Silicon Valley de l’Europe ». Là-bas, il a pris plaisir à tourner des podcasts avec la fine fleur de la tech baltique. Son passage chez Bolt, géant estonien, lui a permis de concrétiser son intérêt pour le marketing d’influence. Modash, qui offre une plateforme d’un bout à l’autre aux marques, permet de connecter, analyser et gérer leurs campagnes de marketing.
N’est-ce pas formidable de connaître une ville capitale surnommée Silicon Valley ? Pour Schrader, Tallinn fut la rampe de lancement idéale avec Bolt parmi ses premiers clients. Les effets de réseau n’ont jamais été aussi visibles et d’anciens fondateurs estoniens se sont retrouvés mentors puis anges gardiens de Modash. Maintenant, Schrader évoque les projets d’extension de son équipe composée à 40-50% d’Estoniens, provenant des célèbres entreprises comme Pipedrive, Transferwise & co, dispersant ainsi le mythe de “la mafia estonienne”.
Malgré l’explosion de son équipe de 25 à 60 membres en quelques mois, Schrader s’attache à limiter la croissance à 99 employés afin de rester agile. Évidemment, de nouveaux talents en ingénierie des données, compatibles avec les fonctionnalités AI-guérissant feront leur apparition. Modash a aussi prévu un ancrage américain en recrutant pour affronter au plus près ses clients nord-américains. Et que dire du futur ? Schrader, s’exprimant de sa terre natale canadienne, nous confie que l’expansion internationale avec une concentration sur le e-commerce pèse lourd dans la balance.
Si Schrader a encore un pied à l’international, il n’oublie pas son sens de l’humour accrocheur : « C’est en marchant sur la modense que l’on trouve son véritable Modash. »
Source : Techcrunch