Avec l’émergence des nouvelles technologies, notamment l’IA générative, sommes-nous condamnés à une ère de désinformation incontrôlée? Lors du TechCrunch Disrupt 2024, le débat sur la manière de lutter contre la désinformation a pris une tournure inattendue. Comment ces technologies modernes transforment-elles le paysage politique et social?
Imran Ahmed, PDG du Centre pour la lutte contre la haine numérique, n’a pas mâché ses mots. Selon lui, bien que la tromperie ait toujours été présente en politique, l’échelle du problème aujourd’hui est comparable à passer d’une course aux armements conventionnelle à une course nucléaire. Peut-on réellement comparer la capacité de nuisance de la propagande à celles des armes de destruction massive?
L’économie de la désinformation a radicalement changé, avance Ahmed. L’IA permet de générer et de diffuser des informations trompeuses à un coût marginal nul, créant ainsi une machine à mensonges perpétuelle. Mais comment réagir face à cette machine infernale? Devrions-nous renforcer les réglementations technologiques ou encourager une prise de conscience publique accrue?
La question n’est pas seulement de savoir comment l’IA impacte la désinformation, mais aussi comment nous, en tant que société, choisissons d’y répondre.
Brandie Nonnecke de l’UC Berkeley souligne que l’autorégulation par des rapports de transparence ne suffit pas. Quel est le réel impact de ces tentatives de régulation volontaire? Nonnecke met en avant le besoin d’un regard critique sur ce qui reste non filtré et sur la véritable ampleur du problème de contenu nuisible. Faut-il vraiment redoubler d’efforts pour dissimuler une réalité troublante sous les promesses de diligence numérique?
Pamela San Martin, co-présidente du Conseil de surveillance de Facebook, met cependant en garde contre le fait de sacrifier les bénéfices potentiels de l’IA par la peur. Bien que les élections mondiales n’aient pas été inondées de deepfakes comme on le craignait, est-ce seulement une question de temps? Et, en théorie, que se passerait-il si l’IA pouvait être utilisée pour le bien commun tout en gardant son potentiel de nuisance en échec?
Alors que nous avançons dans cette nouvelle ère technologique, une question se pose : comment définir une réglementation qui protège tout en permettant à l’innovation de prospérer?
Source : Techcrunch