« Chassez le naturel, il revient au galop », disait ma grand-mère. Dans le monde de la santé, on pourrait dire : « Chassez le conflit d’intérêt, il fait une résidence secondaire. » C’est dans cet esprit qu’Aaron Narva, après avoir œuvré comme enquêteur d’incidents pour des firmes de gestion de risques telles que Kroll et FTI Consulting, a jeté son dévolu sur une mission délicate au sein d’une grande banque internationale. Une décennie s’était écoulée depuis un scandale de blanchiment d’argent qui avait enflammé le milieu ; il était maintenant temps de surveiller la conformité légale de cette institution. Et bien sûr, de nous offrir une belle histoire de tech à raconter.
Lors de son passage chez Exiger, une entreprise spécialisée en logiciels de conformité, Narva a eu l’idée lumineuse : pourquoi ne pas adapter les outils anti-corruption pour des contextes plus médicaux ? À savoir, hôpitaux et autres gros acteurs de la santé qui jonglent souvent avec des complications légales dignes de vrais médecins de l’absurde. Son bébé, baptisé Conflixis, promet de détecter les risques cachés dans les relations médecins-industries, ce nid à embrouilles en puissance.
Pour illustrer le nivellement des idées reçues, Narva cite les médecins qui se rapprochent un peu trop des compagnies de médicaments et fabricants d’appareils médicaux. Ces relations parfois trop « chaleureuses » nécessitent une bonne dose de transparence, souvent narrée dans les bases de données comme OpenPaymentsData.com. Mais rendre publique une information ne suffit pas, un mal persistant comme un rhume en hiver.
Quand il s’agit de démasquer les conflits d’intérêt, mieux vaut un logiciel d’enquête qu’un détective privé !
Et c’est là qu’intervient Narva, tel un prestidigitateur des données, avec son projet de logiciel cloud boosté par l’IA. D’ailleurs, le monsieur en connaît un rayon lorsqu’il s’agit de concocter des solutions novatrices. Après tout, son ancien camarade de collège, Joseph Bergen, a quitté son poste chez BuzzFeed pour le suivre dans cette aventure. Cela vous donne une idée de l’audace du projet.
A l’instar d’un Sherlock Holmes moderne, Conflixis passe au crible les données des hôpitaux pour dénicher les notes suspicieuses dans cette partition d’intérêts complexes. D’OpenPaymentsData.com aux dossiers d’achat et de résultats des patients, tout est analysé pour réduire les risques légaux des institutions. C’est comme passer le tsunami à la passoire pour ne trouver que les perles de menace potentielle.
Mais Conflixis ne s’arrête pas là. Ce petit génie de la finance propose également des stratégies pour optimiser les dépenses des hôpitaux. Par exemple, il peut questionner si un médecin, lié à un fournisseur particulier, pousse pour un dispositif coûteux alors qu’une alternative plus économique serait possible. Bref, cela fait de grosses économies pour des hôpitaux en mal de solutions efficaces.
Lancé en 2023, Conflixis a vite attiré l’attention avec sa première levée de fonds de 4,2 millions de dollars, menée par Lerer Hippeau et Origin Ventures. De quoi secouer un peu plus le secteur et jouer des coudes dans un marché déjà effervescent, aux côtés de géants comme Compliatric et Symplr.
Aaron Narva mise sur le fait que sa combinaison unique de carrières en investigation et LLMs confère à Conflixis un atout indéniable. Après tout, modifier les modèles prêts à l’emploi pour détecter des motifs de transaction et de corruption dans le big data, c’est un peu comme ajouter une dose de piment à une recette presque réussie.
Vous vous demandez encore pourquoi Conflixis fait autant d’éclats ? Parce que dans un monde où les hôpitaux veulent soigner leurs finances tout en restant dans le wagon de la légalité, Conflixis, c’est assurément la dose de vitamine C qu’il manquait. Et rappelez-vous : « Doctor, doctor, give me the news! I’ve got a bad case of loving funds. »
Source : Techcrunch