« Dormir est un art – et on l’associe souvent à d’autres talents inutilisés dans le monde des start-ups. » Voici une esquisse humoristique introduisant le discours étonnant de Martin Casado lors de la conférence TechCrunch Disrupt. Une conférence qui vient bousculer les fondamentaux de la Silicon Valley, là où les entrepreneurs vivent de tendances aussi éphémères que leur dernière connexion Wi-Fi.
Avant de devenir partenaire général de la prestigieuse entreprise de capital-risque Andreessen Horowitz, Casado a fondé deux sociétés, dont Nicira, qu’il a revendue pour la modique somme de 1,25 milliard de dollars. Un CV qui aurait de quoi faire pâlir chaque amateur de café équitable de la région. « Attention à la culture du hustle », conseille-t-il aux jeunes fondateurs, mettant en exergue les dangers d’une efficacité superficielle.
Casado souligne, avec le panache d’un orateur de salon, que la Silicon Valley est souvent une scène où l’on ‘fait des start-ups’ pour le show. Entre le réseautage compulsif et les cafés discutés au mois près, l’ambiance ressemble parfois à celle d’un club de culture plutôt qu’à une ruche de visionnaires. Pour Martin, toutefois, l’important n’est pas dans le faire-semblant mais plutôt dans le bien-être mental.
Survivre en start-up, c’est viser l’utopie d’un café sans deadline mais avec beaucoup de sommeil.
Les fondateurs s’engagent souvent dans des journées minutieusement scénarisées. Lever à 5 heures, régime alimentaire aussi structuré qu’un contrat de NDA, séances de sport programmées comme des conférences TED, et périodes de jeûne dictées par le dernier blog en vogue. Autant de mantras dignes des plus grandes tragédies entrepreneuriales.
De la méthode ‘Eat the Frog’ à la technique Pomodoro, chaque productivité hack trouve son heure de gloire dans cet océan organisé. Cependant, Casado est catégorique, pour être l’archi-entrepreneur que vous rêvez de devenir, il faut tout simplement ‘faire le truc’, abandonner les gadgets et se concentrer sur l’essentiel : rester sain d’esprit.
Alors, que suggère notre orateur ? « Dormir jusqu’à midi, manger de la junk food », loin des régimes alimentaires sanctifiés par les gourous du bien-être, voilà une approche bien plus séduisante que celle composée de superaliments exotiques. Le marathon entrepreneurial ne s’arrête pas à une ligne d’arrivée floue. Subtilement, les conseils de Casado se muent en une vérité banale mais souvent ignorée : mieux vaut durer que flamber.
N’oublions pas que les succès ne se comptent que sur le long terme, et rappelons, avec l’ironie qui s’impose : que vaut-il mieux, être plein aux as ou plein de peps ? Dans le monde des start-ups, il semble que le sommeil soit le meilleur investissement.
Source : Techcrunch